La 40e marche hebdomadaire de la communauté universitaire de la wilaya de Béjaïa a drainé, comme à l'accoutumée, hier, des milliers de manifestants qui ont battu le pavé depuis le campus de Targa Ouzemour jusqu'au siège du palais de justice. Des enseignants universitaires, des étudiants, des travailleurs de différents secteurs d'activité, des retraités, des militants politiques, des activistes du hirak et des citoyens lambda, ont pris part à cette démonstration de force pour dire : "Non à la mascarade électorale du 12 décembre prochain", "Oui pour le départ définitif de toutes les figures du système", "Oui pour la libération immédiate et inconditionnelle de l'ensemble des détenus politiques et d'opinion". Soutenue par les membres du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) de Béjaïa, qui regroupe plusieurs syndicats autonomes (Snapap-Cgata, Satef, SNTE, Cnapeste…), des partis de la mouvance démocratique et des organisations non gouvernementales, dont le FFS, le RCD, le PT, la Laddh, le RAJ, la CST, cette énième manifestation de rue a été appuyée par une grève générale observée notamment dans les administrations publiques et les entreprises économiques de la région. Arborant des portraits de détenus du hirak aux côtés des drapeaux national et amazigh, les marcheurs ont scandé tout au long de leur parcours les slogans habituels portant essentiellement sur le rejet du scrutin présidentiel du 12 décembre, la libération des "otages" (prisonniers politiques et d'opinion) et le changement radical du système politique. "Makanch intikhabate ma3a el-içabate" (Pas d'élections avec la bande au pouvoir), "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Pouvoir assassin", "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Libérez les détenus", "La police, la justice, tout le monde est complice", "Adala houra democratia" (Pour une justice libre et démocratique), "Dawla madania, matchi askaria" (Pour un Etat civil et non militaire), autant de slogans scandés par les manifestants pendant la marche, et repris lors du rassemblement organisé devant le palais de justice. Par ailleurs, dans l'après-midi, vers 16h, plusieurs centaines de citoyens ont pris d'assaut le bloc administratif de la wilaya de Béjaïa, pour exiger la fermeture définitive du siège de l'Anie et exprimer de nouveau, leur opposition à toute élection organisée par les mêmes figures du régime de Bouteflika.