Un rassemblement a été organisé devant le tribunal en soutien à Toufik Kessi, tandis que des appels sont lancés pour une action similaire aujourd'hui devant le siège de la sûreté de wilaya. Reportée par deux fois, l'affaire du jeune militant Toufik Kessi a été jugée, hier, au tribunal d'Ath Ouacif, qui l'a acquitté dans l'affaire de l'atteinte à l'intégrité nationale suite à la publication de photos du chef d'état-major de l'armée, et l'a condamné à 30 000 DA d'amende pour atteinte à corps constitués suite à la publication, sur sa page facebook, de photos de deux policiers en civil en train de tabasser des manifestants pacifiques. Selon un de ses avocats, Me Nabila Smaïl du collectif de défense des détenus d'opinion, la défense a plaidé l'annulation de la procédure puisque le procès-verbal dressé par la police a été établi sans ordonnance du procureur de la République, donc en violation des articles 12 et 22 du code de procédures régissant la lutte contre la cybercriminalité. Selon cette avocate, une action en appel est d'ores et déjà introduite par la défense pour demander l'acquittement de ce jeune militant. À noter que, durant toute la durée du procès, un nombre impressionnant de personnes s'est rassemblé devant le tribunal en soutien à Toufik Kessi. L'on apprend par ailleurs que plusieurs autres activistes du mouvement populaire à Tizi Ouzou sont convoqués par la police pour des motifs similaires, à savoir des publications sur les réseaux sociaux. Parmi eux figure Amirouche Kemour, un jeune militant qui s'est présenté hier au comissariat central de Tizi Ouzou où une convocation lui a été notifiée par le service chargé de la cybercriminalité. Selon l'avocat Kaci Rahem, Amirouche Kemour sera entendu aujourd'hui mardi au siège de la sûreté de wilaya. Des appels à un rassemblement devant la sûreté de wilaya au moment de sa présentation étaient déjà lancés hier. À Bouzeguène également, le jeune Sofiane Mohdeb, un entrepreneur et militant politique, a été convoqué hier par le même service de police judiciaire de Tizi Ouzou pour répondre du même motif de publications sur facebook. Sofiane Mohdeb a été interrogé, a-t-on appris, essentiellement sur la déclaration de soutien au maire de Bouzeguène, M. Oudali, lui-même maintes fois convoqué pour son refus d'organiser l'élection du 12 décembre, rejetée par la population. Les accusations portées précédemment contre le P/APC se résumaient au "refus d'organiser l'élection", au "refus d'effectuer la révision des listes électorales" et au "déploiement, sur le fronton de la mairie de Bouzeguène, de l'emblème amazigh aux côtés du drapeau national". La semaine dernière, un autre militant, Smaïl Bouaraba, de la localité d'Irdjen, a été convoqué également pour ses publications sur les réseaux sociaux. Zakaria B., un ancien militaire actuellement à la retraite, a, quant à lui, été placé sous contrôle judiciaire par le tribunal de Tizi Ouzou, suite à ses publications sur les réseaux sociaux.