À l'issue de cette audition qui a duré plus de deux heures, il s'est montré plutôt satisfait quant à la prise en charge de l'une des revendications de la plate-forme d'El-Kseur. Jugée la première fois, le 24 septembre 2001, par la cour militaire de Blida, l'affaire de Guermah Massinissa, première victime des évènements de Kabylie, est désormais transférée vers les juridictions civiles comme cela a été toujours revendiqué par sa famille et par le mouvement des archs dans le deuxième point de la plate-forme d'El-Kseur. Dans le cadre de la réouverture de ce procès justement, Khaled Guermah, le père de la victime assassinée, dans les locaux de la gendarmerie de Béni Douala le 18 avril 2001, a été auditionné hier par le juge d'instruction près le tribunal de Tizi Ouzou. À l'issue de cette audition qui a duré plus de deux heures, Khaled Guermah s'est montré aussi optimiste que satisfait de voir enfin cette revendication inscrite en deuxième position dans la plate-forme d'El-Kseur prise en charge par l'Etat. Pour lui, “la réouverture de ce dossier devant une juridiction civile est un soulagement pour les familles des martyrs du Printemps noir qui sont toujours en deuil, et elle constitue un pas important dans le règlement de la crise de Kabylie”. Pour la coordination des archs de Tizi Ouzou qui a aussitôt rendu public un communiqué, la réouverture de ce procès “constitue un arrêt confirmatif de la volonté politique affichée jusqu'à présent par l'Etat dans le processus actuel de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur”. Une volonté déjà traduite, selon ce même document, “par la convocation précédemment de plusieurs parents de martyrs auxquels il a été confirmé l'enrôlement de leurs plaintes devant les juridictions civiles”. Interrogé à ce sujet, Belaïd Abrika dira que “l'Etat vient, à travers cet acte, de concrétiser l'engagement qu'il a pris en mars dernier, il reste maintenant à espérer que la procédure sera accélérée pour que les familles des victimes soient vraiment soulagées”. Et pour accélérer ces procédures justement, un appel à témoins est déjà lancé par la justice, nous a indiqué Khaled Guermah qui précisera que dans le cas de son fils, Massinissa, le témoin qui a assisté à l'assassinat dans la brigade de Béni Douala sera convoqué dans les prochains jours pour passer ensuite à l'audition du gendarme cité dans l'affaire. SAMIR LESLOUS