Cette convocation confirme l'accord conclu, jeudi dernier, entre le gouvernement et les archs. Le procureur général près la cour de Tizi-Ouzou a invité la famille Guermah à se présenter auprès de ses services, demain à 10 heures du matin. Cette convocation qui entre dans le cadre de la réouverture du dossier de l'assassinat du jeune Massinissa Guermah, confirme l'accord conclu entre le gouvernement et le mouvement citoyen, lors du dernier round du dialogue qui a eu lieu jeudi dernier. Lors de cette réunion, il avait été convenu, outre la satisfaction des principaux points de la plate-forme d'El-Kseur, le jugement du présumé auteur des coups de feu qui ont tué Guermah Massinissa, par un tribunal civil. Ce développement dans l'affaire Guermah constitue un signal fort de la part du gouvernement quant à sa sincérité dans la satisfaction des revendications du mouvement citoyen. Guermah a été assassiné le 18 avril 2000, à l'âge de 19 ans, à la suite de coups de feu reçus d'une arme semi-automatique, dans les locaux de la brigade de Beni-Douala de la Gendarmerie nationale. Pour rappel, lors du premier procès, une peine de deux années de prison ferme a été prononcée à l'encontre du gendarme incriminé par le tribunal militaire de Blida. Un verdict jugé clément aussi bien par Khaled Guermah, père de la victime, que par le Mouvement des archs qui avait rejeté dans le fond et dans la forme le procès de l'assassin présumé de Massinissa Guermah, exigeant «les jugements par les tribunaux civils de tous les auteurs, ordonnateurs et commanditaires des crimes et leur radiation des corps de sécurité et des fonctions publiques». D'après le rapport de la commission Issad, nommée par le gouvernement et ayant enquêté sur cet incident, des éléments des forces de sécurité qui ont témoigné, ont déclaré que les coups de feu étaient partis de façon involontaire, alors que l'arme a glissé de la main du gendarme, le mécanisme de sécurité n'étant pas enclenché. Dix jours après la mort de Guermah, la gendarmerie locale a rendu publique une déclaration selon laquelle l'officier responsable de la mort de Guermah était traduit en justice. Le gouvernement avait désigné deux différentes commissions pour enquêter sur la mort de Guermah et la violence qui s'en est suivie, dont l'une est composée de membres de l'Assemblée nationale.