La sortie hallucinante de Salah Eddine Dahmoune, ministre de l'Intérieur, qui a scandalisé le peuple algérien n'a pas laissé non plus indifférente la presse étrangère, dont notamment les médias français qui ont été nombreux à relayer l'information. Ainsi, le quotidien Le Figaro a été le premier à noter que "les propos du ministre qui ont été relayés sur les réseaux sociaux ont suscité des réactions très majoritairement scandalisées", en rappelant que "la population s'oppose à la tenue de la présidentielle, perçue comme organisée pour assurer la survie du ‘système', dont sont issus les cinq candidats". Tout autant, Le Parisien estime que dans l'extrait incriminé "le ministre dénigre notamment le mouvement de contestation du hirak qui, comme une très large partie de la population, refuse de participer au scrutin suprême". C'est aussi le cas d'un des plus grands quotidiens français, en l'occurrence Le Monde, qui a le plus insisté sur le sujet. "Dahmoune, qui intervenait (…) devant le Parlement pour parler du nouveau découpage administratif, est allé beaucoup plus loin en qualifiant les opposants à l'élection de ‘pseudo-Algériens', de ‘traîtres', de ‘pervers', d' ‘homosexuels' et de ‘mercenaires' qui véhiculent les idées résiduelles du colonialisme", écrit le quotidien français, qui rappelle ensuite que "de nombreux Algériens n'ont pas hésité à parler de provocation pour pousser le mouvement de contestation populaire, le hirak, vers la violence". Le rédacteur de l'article fera intervenir, par ailleurs, l'ancien chroniqueur, écrivain et réalisateur Sid Ahmed Semiane qui a appelé "à ne pas se détourner de l'objectif", considérant que cette "vulgaire diversion n'est pas une dérive isolée". "Provocation ou dérapage ?" s'est interrogé, pour sa part, France-Info, en rappelant que "le ministre algérien de l'Intérieur, Salah Eddine Dahmoune, s'en est pris violemment le 3 décembre aux opposants à la présidentielle contestée du 12 en Algérie. Il les a traités de ‘traîtres, de mercenaires, d'homosexuels' inféodés aux ‘colonialistes'". C'est aussi le cas de Jeune Afrique, qui n'a pas laissé passer cet hallucinant épisode tout autant que d'autres médias, à l'image d'Al-Quds Al-Arabi ou encore Bénin 24TV, pour ne citer que ceux-là. Nabila Saidoun