Hier, au lendemain du 42e vendredi, les fidèles et irréductibles hirakistes décidés à faire entendre leur voix ont à nouveau investi les rues de la ville de Sidi Bel-Abbès pour réaffirmer leur rejet du scrutin de jeudi 12 décembre et exiger le changement politique dans le pays ainsi que le départ du pouvoir en place. En effet, il était presque 9h lorsque les premiers manifestants commençaient à affluer vers la place du 1er-novembre-1954 devenue, depuis le 22 février, un lieu symbolique de rassemblements et de manifestations hebdomadaires, et où ils n'ont pas omis de scander à tue-tête des slogans hostiles au pouvoir "Makanch el vote à Sidi Bel-Abbès wa yaskot ennidam wa l'îssaba" (Pas de vote à Sidi Bel-Abbès et le régime et les gangs tomberont avec lui), "On a fait tomber Bouteflika et le peuple est conscient" et "Nous sommes les fils d'Amirouche et de Zabana et nous ne ferons pas marche arrière". Outre le rejet de l'élection présidentielle, les manifestants ont également appelé massivement à une grève générale le jour du scrutin : "Une grève générale pour que le système tombe", "On l'a dit : pas de vote et pour elle, on vit ou on meurt" ou encore "Vous avez vendu l'Algérie avec des casse-croûtes au cachir". Lors de la longue marche pacifique, à travers les différents quartiers populaires de la ville, les marcheurs, en entonnant en chœur des chants patriotiques, ont également appelé à la mise en place d'un Etat civil et non militaire. "Dawla madania, machi âaskaria", "Ô voleurs, vous avez pillé l'Algérie", "Plutôt mourir que voter", "Le peuple est président et réclame sa souveraineté, et rien ne nous arrêtera", "Je ne vote pas contre mon pays" et "Nous sommes un peuple uni et pas de régionalisme", ont-ils encore scandé.