La contestation contre l'élection du nouveau président de la République Algérienne, Abdelmadjid Tebboune, se poursuit à Alger-Centre. Des milliers de citoyens, toutes catégories confondues, ont défilé ce vendredi, pour la 43e semaine consécutive dans les rues de la capitale, qui, rappelons-le, est quadrillée par la police. A peine donné pour gagnant avec un taux de 58,5%, l'élection de Abdelmadjid Tebboune est aussitôt contestée par les manifestants qui crient à la fraude : « Allahou akbar rayiss mzaouer ». Des milliers de manifestants, drapeaux sur les épaules, affluent en masse vers la capitale pour protester contre les résultats de l'élection Présidentielle. Leur point de chute est à l'esplanade de la Grande-Poste, avec un seul mot d'ordre : « ya hna ya ntouma, maranach habssine » (ça passe ou ça casse, on ne s'arrêtera pas de marcher). Ainsi, la répression qui a marqué les manifestations de la veille (le jour du vote) ne les a pas découragés. Photo : Sihem BENMALEK Le cortège principal des manifestants progressait du haut de la rue Didouche Mourad, accompagnant les fidèles de la mosquée d'Errahma, devenue point de rencontre des manifestants, tandis que d'autres venaient de la rue Hassiba Ben Bouali, en passant soit par la rue Victor Hugo, soit par l'avenue Amirouche. A l'esplanade de la Grande-Poste, endroit stratégique du « hirak », quelques centaines et bientôt des milliers de manifestants se massent en scandant « Imazighen Casbah Bab El Oued », attendant le « renfort » des manifestants des autres quartiers. A 14h30, des cris de soulagement retentissent du haut des balcons de l'avenue Asslah Hocine, accueillant en héros les manifestants venant de Bab El Oued. Dès leur arrivée, ils se sont époumonés sur « Ya Ali Baôuha ! » (Ali Lapointe, ils ont vendu l'Algérie). Photo : Sihem BENMALEK Les marcheurs, de plus en plus nombreux alors que l'horloge affiche 15h30, passent par l'avenue Pasteur pour atteindre l'avenue Didouche Mourad, et de faire une boucle pour revenir à la Grande-Poste.