Alors qu'ils ne se comptaient que par centaines, dans la matinée, des milliers de manifestants ont afflué des quatre coins de la capitale et ses alentours, pour se diriger au centre d'Alger, dans l'après-midi de ce 21e vendredi de marche. Le centre de la capitale est, en effet, en train d'enregistrer une mobilisation inédite pour l'«Etat civil» et contre l'«Etat militaire», et ce, malgré la répression et l'intimidation policières. Aussi, le quadrillage des entrées d'Alger par des dispositifs sécuritaires filtrants. A signaler, d'ailleurs, que de l'huile et de la graisse mécanique ont été versés sur les trottoirs et les bordures de bouches de métro, Rue Didouche Mourad et Place de la Grande Poste, pour empêcher les manifestants d'y prendre place. Mais peine perdue, puisque le nombre de manifestants n'a pas cessé d'augmenter. Les algérois ont aussi attendu que la chaleur baisse un petit peu pour investir, à parti de 16h, massivement les artères de la capitale, où le mot d'ordre des manifestants, que ce soit dans les slogans ou sur les banderoles, est le même : «Etat civil et non militaire», comme une réponse au dernier discours du général de corps d'armée, Ahmed Gaid Salah. Les manifestants ont également insisté sur « libération de tous les détenus d'opinion », notamment le moudjahid Lakhdar Bouregâa. Ainsi, pour dire à quel point ils sont déterminés à chasser les «résidus du système Bouteflika», les manifestants ont entonné en boucle « Ya hna, ya n'touma, maranache habsin (c'est soit nous, soit vous, on ne va pas s'arrêter)». Sihem Benmalek