Le Chef du gouvernement désigné Habib Jemli a demandé jeudi au président tunisien Sayed Kaïs un délai d'un mois pour former le gouvernement, a-t-il annoncé. Jemli a expliqué, selon un communiqué publié en soirée par la presse tunisienne, qu'il avait besoin d'un délai supplémentaire, soulignant son souhait que le gouvernement soit formé au plus tôt pour le présenter au Parlement. Le Chef du gouvernement désigné, chargé par le président Kaïs le 15 novembre de former le nouveau gouvernement après avoir été proposé par le mouvement islamiste Ennahdha, qui a remporté le plus grand nombre de sièges au Parlement, a indiqué que l'approche adoptée pour choisir les membres de l'exécutif est basée sur les critères d'intégrité, de compétence, de capacité à gérer et d'avoir une vision et une dimension stratégique. Il a souligné que le nouveau gouvernement sera "celui de tous les Tunisiens, et l'avenir de la Tunisie est la responsabilité de tous les partis politiques, quelle que soit leur appartenance". Jemli a estimé que le mois qui expire demain, consacré aux négociations, "n'était pas une perte de temps mais plutôt a permis de fixer les procédures et mettre en place les nouveaux mécanismes et méthodologies de gestion des travaux du gouvernement, ce qui contribuera au succès de l'action de la prochaine équipe gouvernementale". De nombreux partis ont refusé de participer à son gouvernement, alors que d'autres ont conditionné leur soutien à l'obtention de certains portefeuilles ministériels, mais Ennhadha s'y oppose. Autrement dit, Kaïes Saïed pourrait refuser d'accorder ce délai demandé par Jemli et désigner lui-même un autre Premier ministre pour former le futur gouvernement, selon la Constitution tunisienne. La même constitution stipule qu'au bout d'un mois et en cas d'échec du PM désigné par le président, pour cette mission, de nouvelles législatives seront convoquées.