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Lauréate du 6e trophée de la citoyenneté
Yamina Khodri, actrice culturelle, fondatrice de l'association "Algeria-Com-Event"
Publié dans Liberté le 21 - 12 - 2019

Yamina Khodri est une femme dynamique et volontaire que rien ni personne n'arrête quand il s'agit de lancer des projets socioculturels ou de relever des défis entre les deux rives. À l'âge de 20 ans, elle faisait partie des rares étudiantes qui effectuèrent le service militaire sous l'ère du président Houari Boumediene, à la section aviation de Blida. Depuis, elle connut un parcours atypique entre actions associatives et culturelles en Algérie, puis à Clermont-Ferrand en France. Très impliquée dans les projets citoyens, soucieuse de tisser des liens entre les différentes cultures, elle vient de se voir décerner un trophée pour son engagement militant et humanitaire dans sa ville d'adoption Clermont-Ferrand.
Liberté : Vous avez eu un parcours assez atypique, pouvez-vous nous citer quelques moments marquants ?
Yamina Khodri : Si pour certains il semble atypique, pour moi il coule de source, de manière naturelle car je l'ai construit spontanément en suivant les valeurs inculquées par l'éducation de mes parents. J'ai commencé à donner mon sang et à être bénévole dans le service don du sang au CHU Mustapha. Pour la guerre des 6 jours qui opposa l'Egypte à Israël en 1967 où on devait envoyer beaucoup de sang, j'ai convaincu le chef de service de me donner une camionnette équipée et j'allais le matin dans les entreprises (Sonarem, Sonatrach…) où je récupérais du sang.
Ce fut un succès. J'ai ensuite travaillé dans une association de parents d'enfants inadaptés, puis fondé l'Association nationale loisirs et culture pour tous (ANLC), ­— première association, agréée difficilement —, où l'on pouvait intégrer tous types de handicap à travers des ateliers de loisirs culturels : chorale, théâtre, dessin, sculpture, etc. Nous avons également lancé la première bibliothèque sonore dans notre Bibliothèque pour tous.
On me chargea ensuite du développement associatif d'Alger, secteur encore balbutiant à l'époque, ce qui me permit d'accompagner des associations et des projets citoyens par l'octroi d'un local ou d'une subvention, comme par exemple Les amis d'Alger (devenue Fondation Casbah), Aide aux personnes âgées, Donneurs de voix, Protection de l'environnement, Protection du consommateur, Sauvegarde de la Jeunesse…
Pouvez-vous nous éclairer sur le timbre-poste que vous avez créé ?
Ah, c'est l'une des nombreuses solutions que je devais imaginer pour parer aux soucis financiers que je rencontrais pour concrétiser un projet participatif social ou culturel. Cette fois-là, c'était pour continuer à financer des f'tour du Ramadhan, car j'en avais eu l'accord mais pas le budget cette année-là ; j'ai alors créé "timbre solidarité" sur la base d'un concours aux Beaux-Arts. Edité par la Banque centrale à 500 000 exemplaires, nous avons pu financer 4000 repas/jour pendant trois ans en le vendant dans les écoles, vente précédée d'une leçon de solidarité et via les Scouts.
Avec tout ce que vous avez accompli, vous avez quitté le pays. Pourquoi ?
Oui, malgré ma bonne volonté d'accomplir des choses, j'ai connu beaucoup d'obstacles et de déboires, comme celle en relation avec la création de l'école des jeunes aveugles de Hydra, mais je n'y reviendrai pas car c'est long à expliquer. Aujourd'hui, ma famille est installée à Clermont-Ferrand depuis juin 1993. Nous avions ouvert le Sinbad, un restaurant où nous faisions au mieux pour qu'il soit digne ambassadeur de la culture et de la gastronomie algériennes ; nous y organisions des expositions et des dîners-débats.
Nous y avons reçu, entre autres, Hachi Omar qui nous parla de la Casbah, Riadh Boufedji qui parla du Sahara, Ahmed Ben Mohamed qui revint sur le terrorisme en Algérie, Arezki Metref, Mohamed Kacimi, Smaïn, Chenoud, le groupe Bahara. Je repris aussi mes actions humanitaires et culturelles entre récupérer médicaments, fauteuils roulants et autre matériel médical pour les faire parvenir aux nécessiteux en Algérie et réanimer la scène culturelle en créant par exemple avec mon fils Ryadh le "Festival de la rose des sables" autour des cultures touareg, où en 2004, nous avons fait venir 70 Touareg de Tamanrasset, In Salah et les fabricantes de tentes en cuir de Bordj Badji Mokhtar. Nous avions invité Safy Boutella comme parrain. La 2e édition mit à l'honneur les Touareg du Mali, et la 3e ceux du Niger.
Vous avez aussi créé récemment Algeria-Com-Event…
Une vraie fierté pour moi d'avoir fondé Algeria-Com-Event, association organisatrice du Salon du livre Alger Auvergnat qui en sera à sa 3e édition cette année et qui se tiendra au mois d'avril prochain. Comme il devenait de plus en plus difficile de faire venir des intervenants d'Alger faute de visa, j'ai pensé plutôt faire venir des livres ici et ainsi faire connaître nos auteurs et leurs publications qui ne sont pas ou très peu connus en France. J'ai alors décidé de venir au Sila pour m'imprégner de l'atmosphère, connaître les nouvelles publications et éventuellement m'entendre avec ceux qui seraient partants pour ce projet de faire connaître notre littérature. Et la nouvelle aventure a commencé ainsi.
Et cette distinction que vous venez de recevoir ?
J'en suis encore tout émue. Un bel hommage m'a été fait par l'association Mosaic qui en est à sa 6e édition des trophées de la citoyenneté. Mosaic est une association présidée par Samir El Bakkali, volcanologue, Français d'origine marocaine qui travaille sur l'intégration dans les quartiers difficiles et qui encourage tous les actes citoyens et méritants.
Chaque année, il décerne des trophées de la citoyenneté en priorité à des collégiens méritants issus de ces quartiers, à des mères de famille exemplaires, des stagiaires en formation ou à des personnes adultes qui se sont distinguées. Il paraît que je l'ai mérité…


Propos recueillis par : Samira Bendris-Oulebsir


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