De violents affrontements entre les forces loyalistes et les terroristes, au nord-ouest, ont fait ces derniers jours plus de 170 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Les territoires syriens contrôlés par des groupes terroristes sont en train de tomber les uns après les autres aux mains du régime syrien, à la faveur d'une vaste offensive lancée depuis avril par l'armée. Des dizaines de villes et villages jusqu'ici aux sous contrôle des terroristes, dans le nord-ouest de la Syrie notamment, ont été repris ces derniers jours après de violents combats, a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette offensive a été toutefois meurtrière. Depuis jeudi soir, les affrontements -notamment près de la ville de Maaret al-Noomane-, ont fait plus de 170 morts dans les deux camps, dont 71 membres des forces pro-régime, selon l'Observatoire syrien. "Les forces loyalistes ont pris le contrôle de 25 villes et villages dans le secteur", a précisé l'OSDH, et "elles se rapprochent progressivement d'une des plus grandes villes de la région d'Idleb", qui échappe encore en grande partie au contrôle de Damas. "Cette avancée est une tentative de se rapprocher de Maaret al-Noomane", a affirmé à des médias le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Des habitants de la ville l'ont désertée hier par crainte d'une nouvelle avancée des forces de l'armée syrienne, d'après plusieurs sources. L'OSDH parle de plus de 30 000 personnes ayant fui la zone de combats au cours des derniers jours. La région d'Idleb, composée d'une grande partie de la province éponyme et de segments des provinces voisines d'Alep et de Lattaquié, est dominée par les terroristes du groupe autoproclamé Hayat Tahrir al-Cham (HTS). D'autres groupuscules terroristes et rebelles sont présents dans la région qui abrite par ailleurs quelque trois millions de personnes, dont la moitié ont été déplacées depuis d'autres parties du pays reconquises par Damas. Le régime syrien, qui contrôle désormais plus de 70% du territoire, a maintes fois réitéré sa détermination à reconquérir l'ensemble du territoire, notamment la région d'Idleb. L'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, a mené une offensive d'envergure entre fin avril et fin août dans la région, causant la mort d'un millier de civils selon l'OSDH et déplaçant 400 000 personnes d'après l'ONU. Les bombardements et combats au sol se sont poursuivis au cours des quatre derniers mois en dépit d'un cessez-le-feu annoncé fin août. Plus de 280 civils et plusieurs centaines de combattants ont péri depuis cette date. Les raids et combats au sol ont repris de plus belle depuis le 16 décembre, poussant au départ des dizaines de milliers de civils et faisant craindre une nouvelle catastrophe humanitaire, selon les Nations unies. L'ONU a appelé mercredi à "une désescalade immédiate", mettant en garde contre de nouveaux déplacements massifs si les violences persistent. Depuis le déclenchement de la guerre, en 2011, pas moins de 370 000 personnes ont été tuées.