Les délégués de la CADC commencent, d'ores et déjà, à réfléchir sur les moyens à mettre en place pour la capitalisation de l'énorme élan de solidarité à l'échelle nationale et internationale. L'action de la grève de la faim, entreprise le 3 décembre dernier par les détenus à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, même après sa suspension, continue à faire parler d'elle. En effet, des délégués de la CADC commencent à réfléchir, d'ores et déjà, sur les moyens qu'il faudrait mettre en place pour la capitalisation de l'énorme élan de solidarité qui s'est manifesté à l'échelle nationale et internationale, suite à cette action que d'aucuns qualifient de courageuse et d'héroïque. Si un conclave extraordinaire est prévu ce jeudi à Tizi Rached, à partir de 10h, la CADC a déjà rendu publique une déclaration hier, pour saluer la décision des grévistes de la faim de mettre un terme à leur action et rendre hommage à la mobilisation nationale et internationale autour des détenus et des revendications du mouvement citoyen. “Après un grand élan de solidarité qui s'est manifesté à l'échelle nationale et internationale en faveur des délégués détenus grévistes de la faim depuis le 3 décembre 2002, otages du pouvoir maffieux et assassin, et après plusieurs actions d'envergure entreprises par le mouvement citoyen pour exiger leur libération, la CADC de la wilaya de Tizi Ouzou a accueilli avec un grand soulagement la décision d'arrêter cette action de bravoure et d'héroïsme”, ont estimé les délégués de la CADC par la voix de la présidence tournante, qui affirment, par ailleurs, rester déterminés à entreprendre d'autres actions pour la libération des délégués détenus. “Nous accueillons cette décision d'arrêter l'action de la grève de la faim de la part de nos camarades délégués de la CADC détenus à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou avec soulagement. Nous saluons aussi la mobilisation qui s'est manifestée à l'échelle nationale et internationale”, nous a déclaré Mohand Meziani, délégué de Makouda et membre de la présidence tournante, avant de poursuivre : “Il appartient maintenant au mouvement citoyen de faire en sorte que les détenus soient libérés en entreprenant les actions nécessaires pour ce faire.” Et de conclure : “Il y a lieu aussi de réfléchir aux moyens d'engranger toute la sympathie et la mobilisation qui s'est manifestée pour imposer le changement tant attendu à travers la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur”, conclut notre interlocuteur. Notons que deux détenus, Rachid Allouache et Tahar Allik, sont toujours hospitalisés au CHU de Tizi Ouzou, alors que Belaïd Abrika aurait considérablement maigri, selon sa famille. Le mouvement féminin démocratique autonome, récemment créé, a maintenu pour demain jeudi le rassemblement prévu à 14 h devant le ministère de la Justice à El-Biar, pour “exiger la libération immédiate et inconditionnelle des détenus issus du mouvement citoyen, otages du pouvoir totalitaire”, et “asseoir une Algérie moderne progressiste tournée vers l'universalité”. L'appel est lancé à toutes les citoyennes et à tous les citoyens épris de justice et d'égalité, particulièrement aux signataires de la pétition “Ne les laissons pas mourir”. K. S.