Visible jusqu'au 22 à la galerie Ezzou'art, cette exposition regroupe 23 tableaux qui sont d'abord une représentation de la spiritualité de l'artiste à travers la calligraphie et le mandala, qui par la fluidité et la circularité de leurs lignes donne cette impression de pureté. La galerie d'art Bab Ezzou'art (centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar) inaugure l'année 2020 avec une belle exposition de l'artiste-peintre Asma Hamza. Intitulée "Mouvements", cette exposition — visible jusqu'au 22 janvier — regroupe 23 tableaux qui sont d'abord une représentation de la spiritualité de l'artiste qui use de plusieurs techniques, comme la calligraphie et le mandala, qui par la fluidité et la circularité de leurs lignes donnent cette impression de pureté. La passion pour la calligraphie, qui signifie "l'écriture du beau" calli (beauté), graphie (écriture), provient de la musique andalouse de sa tendre enfance, et plus tard, de sa passion pour les textes et poésie arabes des noubates. Alors, Asma Hamza combine les deux, et la passion qu'elle a pour la calligraphie se joint aux diagrammes colorés du mandala pour le côté spirituel et méditatif. Les palettes de couleurs se fondent l'une dans l'autre, et le ton sur ton mat, fait de noir ou de gris, est superposé d'une couche brillante dont les nuances changent en fonction de la lumière. "Mon objectif est de prouver qu'un seul sujet peut donner plusieurs visions et cela en fonction de l'endroit où nous nous situons. Quand on est en mouvement, la perception change aussi", dira l'artiste. Dans le tableau Fusion intense, cette combinaison de deux arts ne s'encombre pourtant pas d'un dogmatisme esthétique qui reléguerait l'œuvre à une simple reproduction picturale. La calligraphie se libère, les lignes s'assouplissent et le pinceau de Hamza lui donne une toute autre lecture. Cela passe aussi par ce travail sur le relief, réalisé à partir d'une superposition de matériaux que sont le plâtre, qu'elle étale et modèle à même le tableau, suivi d'une couche de peinture acrylique. Le collage, le jeu de nuances et de dimension dans le tableau "À moitié retrouvé" donne lieu à un champ d'expérimentations. Si dans la partie supérieure de l'œuvre, la calligraphie trône sobrement sur un fond de tons mauve, le doré, l'argenté et les feuilles d'aluminium présents en bas du tableau, finissent par lui donner un caractère très singulier. Le patrimoine culturel algérien n'est pas en reste dans ces œuvres, à travers un clin d'œil aux écritures rupestres dans La trace d'un peuple, peint en rouge, noir et doré. À mi-chemin entre le dessin et la calligraphie, quatre blocs de rouge et de noir occupent la totalité de cette toile réalisée en 2019. Autodidacte, diplômée de l'Ecole nationale supérieure de statistiques et d'économie appliquée à Alger, le parcours artistique de Hamza commence en 2013, par une exposition avec Kanani Eusebe au centre culturel Mustapha-Kateb à Alger. En 2017, elle expose à Montréal. Deux années plus tard, c'est Dar Abdeltif qui abrite son exposition commune avec le photographe Mohamed Fouad Belkacem, intitulée "À la croisée de deux arts". Par ailleurs, elle a créé "Galdi", la première plateforme algérienne qui propose la vente d'œuvres d'arts via internet.