Quinze syndicats du secteur de l'éducation nationale ont reçu une invitation à une rencontre de dialogue qui aura lieu, mardi prochain, sous l'égide du nouveau ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout. Cette rencontre de prise de contact avec les partenaires sociaux du secteur fait suite à une offre de dialogue lancée par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, dans la perspective de l'élaboration de son plan d'action qui a pour ambition de prendre en charge "les préoccupations des citoyens", en général, et du secteur de l'Education, en particulier. Interrogés sur l'éventualité de reprendre langue avec l'Exécutif, des dirigeants syndicaux que nous avons joints se sont dit prêts au dialogue, mais dans un cadre serein et dans un environnement apaisé. Ainsi, le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, qui a, d'abord, rappelé la position de principe du syndicat, que la réponse à toute offre de dialogue est tributaire de l'aval de ses instances délibérantes, notamment son conseil national, s'est montré un tantinet circonspect. "Nous sommes habitués à ce genre de discours. C'est toujours la même situation, où les séances de dialogue se terminent sans résultat", a-t-il affirmé. Selon lui, "le véritable dialogue est celui qui sert à résoudre les problèmes, non pas à les laisser s'amonceler, en affirmant sur les médias qu'il y a ouverture de dialogue avec les syndicats". "Nous voulons que ces déclarations soient traduites sur le terrain et au niveau des institutions", a encore soutenu le dirigeant syndical. Et ce, avant de souligner la nécessité d'"ouvrir le dialogue avec les gens qui connaissent la réalité du secteur, qui sont plus proches du terrain que des couloirs des ministères". Et d'insister sur l'impératif de mettre en œuvre une stratégie de règlement des doléances qui sera concrétisée sur le terrain. Pour sa part, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, a, en partant du postulat que "l'Etat algérien n'a jamais donné ni la place qu'il faut ni les moyens au secteur de l'éducation pour le considérer comme un secteur stratégique", rebondi sur cette offre de dialogue en se disant favorable à "un dialogue sérieux, serein et dans un environnement apaisé". À charge au Premier ministre de "donner un signe de bonne volonté pour libérer les détenus d'opinion qui ont été injustement incarcérés, pour repartir de zéro et réunir les Algériens pour aller de l'avant", a-t-il dit. S'agissant des dossiers à traiter, notre interlocuteur a cité la réforme du système éducatif, la révision de la politique salariale, le problème des œuvres sociales et la levée des entraves à l'exercice syndical. Le président de l'Unpef, Sadek Dziri, a, de son côté, indiqué : "Nous sommes concernés par tout dialogue social sincère, cela est une évidence pour nous, surtout s'il aboutit à la prise en charge effective des doléances des travailleurs et à la stabilité du secteur à même d'assurer la performance pédagogique et éducative." Et d'enchaîner : "Nous ne refusons pas le dialogue, maintenant que nous sommes en présence d'un Président élu et d'un gouvernement, certes imposés par la politique du fait accompli, mais en tant que syndicat, nous sommes pour le dialogue sans condition." Toutefois, "nous restons aussi dans le hirak, jusqu'à la satisfaction de ses revendications légitimes", conclut-il.