Mohamed Ouadjaout a pris officiellement, hier, ses fonctions à la tête du ministère de l'Education nationale. Un secteur perturbé en permanence par les nombreux mouvements de protestation. C'est aussi un secteur qui a entamé plusieurs projets de réforme sans jamais en venir à bout. Le nouveau ministre de l'Education a du pain sur la planche, puisque les syndicats autonomes de son secteur sont unanimes à attendre de lui à ce qu'il lance la réforme du système éducatif, ouvrir le dialogue, trouver une solution au problème de recrutement et de formation ou encore en finir avec les idéologies. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – La tâche du nouveau ministre de l'Education nationale ne sera pas de tout repos. En plus de devoir faire face, cette semaine, à la crise des écoles primaires que son prédécesseur n'a pas solutionnée, Mohamed Ouadjaout devra également trouver des solutions à de nombreux problèmes en suspens posés par les partenaires sociaux et qui risquent d'être à l'origine d'un nouveau bras de fer entre les deux parties. Qu'attendent les syndicats de leur tutelle ? «Nous attendons qu'il soit courageux pour appliquer la réforme du secteur et mettre les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs assignés à cette réforme» a indiqué Meziane Meriane, coordonnateur du Snapest. Le syndicaliste dit attendre aussi à ce que le nouveau ministre soit à l'écoute des partenaires sociaux et qu'il puisse éliminer les anciens réflexes bureaucratiques existants au ministère de l'Education. «Nous souhaitons qu'il ait une volonté réelle pour solutionner les problèmes et surtout qu'il puisse en finir avec les idéologies qui freinent le système éducatif à aller de l'avant» a souligné Meziane Meriane. Le Cnapest rejoint aussi le syndicat dans sa proposition de la réforme du système éducatif. «Nous espérons que le nouveau ministre soit déjà au courant des problèmes posés dans le secteur et des nombreux dossiers en suspens notamment celui de la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des travailleurs, de la réforme du système, de la formation et du recrutement ainsi que des problèmes posés au niveau des directions de l'éducation», a déclaré Messaoud Boudiba, responsable de communication du Cnapest. Le syndicaliste dit espérer à ce que le nouveau ministre puisse trouver des solutions globales et définitives pour ces dossiers, afin d'éviter de tomber dans la politique du bricolage de ses prédécesseurs. Selon Boudiba, «il faut qu'il ait une réelle volonté pour trouver des solutions définitives à ces problèmes posés au quotidien par les travailleurs du secteur et ne pas proposer des solutions provisoires uniquement pour calmer les esprits pour un moment et ensuite nous retrouver avec d'autres problèmes comme ce fut le cas ces dernières années et proposer une stratégie globale pour ne pas perdre les acquis déjà arrachés». De son côté, le syndicat du CLA dit ne pas pouvoir s'exprimer pour le moment et préfère attendre les résolutions de son conseil national qui se tiendra le week-end prochain. «Pour le moment notre position envers ce gouvernement n'a pas changé, nous le considérons toujours illégitime, notre conseil national devra, cependant, trancher la semaine prochaine sur cette question et prendre une position officielle par rapport au dialogue avec le ministre de l'Education car notre problème n'est pas avec le ministre de tutelle mais c'est avec le gouvernement en général» a déclaré Zoubir Rouina porte-parole du syndicat. S. A.