Les douze présidents d'APC que compte le RCD dans la wilaya de Béjaïa, ont décidé de ne pas accrocher le portrait du nouveau chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, dans les bureaux et enceintes de leur APC. Dans un communiqué rendu public, hier, par le bureau régional du parti, les édiles communaux en question déclarent : "Nous n'accepterons pas que l'illustration de ce Président illégitime trône dans nos aires administratives." Rappelant leur engagement dans la révolution pacifique en marche, les signataires du document considèrent que "cette doctrine régnante de la suprématie du cadre est, encore une fois, remise au goût du jour par la politique de l'appeau". "Etant issus de la légitimité populaire, nous, maires RCD de Béjaïa, en symbiose avec la révolution citoyenne que nous accompagnons opérationnellement depuis son début, demeurons en adéquation avec notre combat mené, nos positions et nos principes", ont-ils souligné. Et d'ajouter : "Nous ne piétinerons nullement nos principes et nous ne serons jamais à la solde de ceux qui soufflent le chaud et le froid pour plaire ou pour offrir leurs services. Une servilité qui ne fera qu'accentuer leur chute." Fidèles à leur ligne politique, à leurs engagements et à leur détermination à "lutter jusqu'au départ de ce système et à l'avènement d'une nouvelle Algérie", les P/APC du RCD soutiennent qu'ils continueront à "être présents aux côtés du peuple algérien et à honorer la volonté populaire, conformément au bon sens, à l'équité et à la justice". Joint hier au téléphone, le président de l'APC de la commune de Chemini, Madjid Ouddak, a déclaré qu'au-delà des positions de son parti, "les P/APC du RCD, qui se sont activement impliqués dans la campagne de rejet de la mascarade électorale du 12 décembre dernier, ne peuvent, en aucun cas, cautionner cette tentative de légitimation d'un chef de l'Etat mal élu et contesté par la majorité écrasante du peuple algérien". Notre interlocuteur tient à dénoncer, au passage, "les tentatives d'intimidation et les pressions subies par les élus du peuple de la part de certains commis de l'Etat et autres représentants locaux d'une administration aux ordres". Enfin, M. Ouddak lance un appel à tous les P/APC d'Algérie qui s'inscrivent expressément dans les revendications du mouvement populaire du 22 février, notamment celle relative à l'exigence du départ du système et à l'avènement de la nouvelle République, à rejoindre l'initiative prise par les P/APC RCD de la wilaya de Béjaïa. "L'ère du culte de la personnalité et de la vénération du chef de l'Etat est révolue", a-t-il conclu.