En ce 47e vendredi consécutif de mobilisation populaire, les Bordjiens ont de nouveau investi les rues de Bordj Bou-Arréridj pour exprimer leur rejet du système et pour réclamer un véritable changement politique en Algérie. Malgré les événements des deux dernières semaines, les hirakistes bordjiens maintiennent le cap et exigent, encore une fois, le départ de tous les symboles de l'ancien système en place que Tebboune est en train de ressusciter. "Nous sommes devant un 5e mandat avec les mêmes acteurs et méthodes", dira un des manifestants. "Ô bande ! le vote vous l'avez truqué, le Président est illégitime, nous allons continuer le hirak !", scandait la foule. À l'occasion de Yennayer, le nouvel an amazigh 2970, les manifestants ont souhaité à leur manière une bonne année : "Aseggas ameggaz, le hirak va bien !", "Les Algériens, khawa khawa, wa chaâb mwahad ya el-khawana". D'autres ont rappelé que l'unité des Algériens est une ligne rouge que personne ne peut franchir : "Les Algériens sont frères, le peuple est uni, traîtres !", "Nous aimons notre pays. Nous sommes ses enfants et non pas des traîtres", ou encore le chant qui en dit long et qui fait référence à l'actualité aux frontières algériennes : "Si notre pays a besoin de nous, nous sommes en Libye, nous ne sommes pas des traîtres." Les manifestants ont aussi rejeté l'approche de Tebboune concernant la révision de la Constitution en l'appelant à revoir sa copie et les priorités. "Une Constitution faite et conçue dans le même moule que celui de 2016", lit-on sur une pancarte portée par une manifestante. Les marcheurs ont également appelé à la libération de tous les détenus d'opinion dont Brahim Laâlami. Chabane BOUARISSA