En ce 46e vendredi de mobilisation, ni les baltaguia, ni les intimidations des opportunistes, ni l'annonce du nouveau gouvernement, ni la libération de quelques détenus d'opinion n'ont affecté le moral des hirakistes bordjiens. Après la prière du vendredi, sous une haute surveillance policière, les manifestants ont répondu par le rejet de la légitimité de Tebboune ce qui se répercute sur ce gouvernement qui ne représente ni le peuple ni ne répond aux exigences du mouvement populaire : "Pouvoir au peuple, articles 7 et 8", "Un président illégitime, un gouvernement illégitime !", "Il n'y a ni dialogue ni négociation, le hirak va continuer", scandent les manifestants. Arrivée au niveau du commissariat central, la foule a été surprise par des jets de pierres venant d'agresseurs depuis des quartiers avoisinants. Malgré les cris "Silmiya, silmiya", les pierres pleuvaient encore faisant plusieurs blessés. Il faut signaler que durant toute la semaine, des citoyens ont organisé une rencontre entre les deux camps (les hirakistes et des opposants aux marches) pour mettre fin à ce genre de comportements. Nous avons appris que les deux délégations ont été les hôtes, dans l'après-midi de dimanche, de trois imams de la ville. Etaient présents à cette séance de réconciliation, des imams, universitaires, enseignants, ouvriers et de simples citoyens. Les deux parties ont discuté de tout. La sagesse a prévalu. Les deux parties étaient satisfaites de cette rencontre initiée par des hommes qui cherchent la stabilité et l'unité du peuple algérien "Kabyle, Âarbi, khawa khawa !". Il a été convenu que chaque partie respecte l'autre et œuvre, chacun de son côté, à apaiser les esprits. Il semble que certaines parties qui nagent en eaux troubles n'aient pas aimé cet accord et veulent à tout prix casser la silmiya du hirak et enfoncer le pays dans un gouffre de violence. "Comment expliquer cette agression sans que personne soit inquiété ?", s'est demandé un des manifestants. "Est-ce une vengeance contre Tebboune qui vient de libérer 76 détenus et d'avoir appelé au dialogue ?", ajoute un autre qui insiste sur la complicité des mains qui veulent du mal au pays. Malgré ces agressions, la marche a continué mais l'atmosphère était très tendue.