C'est aux cris de "Le vote est truqué" que des milliers de Bordjiens ont investi les rues de Bordj Bou-Arréridj et de Ras El-Oued — qu'ils n'ont jamais quittées depuis le 22 février — et ce, à l'occasion du 43e vendredi du mouvement populaire. Les citoyens ont fait entendre leur voix à l'occasion de cette démonstration durant laquelle ils ont scandé des slogans appelant au rejet des résultats de la présidentielle, à la libération de l'Algérie et des détenus d'opinion et à l'indépendance. La foule, qui a brandi en force des pancartes et des banderoles portant des messages hostiles au pouvoir et à sa feuille de route, a rejeté le président qu'on vient de placer à El-Mouradia. Ce vendredi 13 décembre, Tebboune a été au top des slogans des manifestants : "C'est une pièce de théâtre, Tebboune à El-Mouradia", "C'est votre président et pas le nôtre", "Tebboune, un président illégitime". Les Bordjiens, qui n'ont pas cessé de se mobiliser depuis le 22 février, se montrent déterminés à poursuivre cette révolution pacifique jusqu'à la réalisation de l'idéal rêvé, à savoir l'instauration d'une nouvelle Algérie démocratique. Une aspiration qui ne se réalisera pas, selon eux, avec une mascarade électorale imposée par des résidus du système de Bouteflika pour se reconstituer. Les manifestants, hommes et femmes, qui continuent à battre le pavé en agitant drapeaux, écharpes, fanions, étendards, pancartes, ont tenu à rendre un hommage aux citoyens de Kabylie qui ont résisté à cette élection. "Bravo les Kabyles, l'Algérie est fière de vous", scandaient les Bordjiens, qui tiennent beaucoup à leur hirak. "Malgré la répression, la désinformation et la propagande du pouvoir, nous sommes plus nombreux qu'aux marches précédentes et nous tenons à notre hirak", dira un manifestant qui rappelle que, jusqu'à présent, rien n'a été fait depuis le 22 février. "Le pouvoir tente de ressusciter mais nous sommes là pour le rejeter", ajoute-t-il. La foule n'a pas oublié pour autant les détenus dont Brahim Laâlami. À cet effet, des portraits et des pancartes ont été arborés par des manifestants qui scandaient : "Libérez nos enfants", "Libérez Brahim Laâlami", ou encore "Libérez l'Algérie".