Les Algériens de l'étranger comptent bien prendre part aux Assises nationales sur la démocratie qui seront organisées le 20 janvier prochain par les forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD). Pour désigner leurs représentants, l'organisation Free Algeria va tenir aujourd'hui, dans la soirée, une vidéoconférence, à laquelle prendront part les animateurs d'une vingtaine de collectifs en Europe, principalement en France, en Italie, en Autriche et en Amérique (Canada, Etats-Unis). Djamel Limane, membre actif de Free Algeria, révèle que les échanges porteront aussi sur la concertation autour d'un projet de charte qui reprendra les revendications générales du hirak quant à la transition politique et celles plus spécifiques sur le rôle de la diaspora. "La question est de savoir comment réguler la pratique politique en Algérie, en mettant en relief les défaillances de la Constitution actuelle et proposer une alternative qui prenne en compte les principes démocratiques sur la participation politique, le respect des libertés, l'indépendance de la justice, de la presse…", explique notre interlocuteur, rappelant par exemple le préjudice causé par la révision constitutionnelle de 2016 aux Algériens de l'étranger. Cette réforme avait, pour mémoire, dénié aux binationaux le droit d'occuper de hautes fonctions au sein de l'Etat. "Les Algériens de l'étranger, sans viser nécessairement des carrières politiques, ont des compétences à offrir. Encore aujourd'hui, ils sont marginalisés. La seule chose que Tebboune a proposé de leur offrir est un rapatriement gratuit en cas de décès", ironise Djamel Limane. Selon lui, ce genre de discours renseigne sur le décalage qui existe entre la conception de l'avenir par le pouvoir et par le peuple. Dans un communiqué publié il y a quelques jours, Free Algeria a d'ailleurs martelé son attachement au départ du système et son rejet des appels au dialogue de la Présidence. "Le peuple algérien aspire désormais à l'édification d'un Etat de droit inclusif, fondé sur la justice, les droits et libertés individuelles et collectives, ainsi que des institutions légitimes qui respectent la séparation des pouvoirs", a fait savoir l'organisation. Celle-ci a, pour rappel, adressé un appel au PAD en novembre dernier, lui demandant de tenir au plus vite les assises sur la transition. "Ces assises offrent une formidable opportunité de dialogue où chacun pourra exprimer sa vision, et où tous ensemble, nous participerons à la refonte de nos institutions, pour une meilleure justice sociale, une affirmation des droits et libertés et l'établissement d'un Etat de droit", avait indiqué Free Algeria. L'organisation avait même lancé une pétition pour soutenir son appel. Un peu moins de 3 000 signatures ont été recueillies.