A la veille de la célébration du 65e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, qui coïncide avec le 37e vendredi de mobilisation nationale contre le système, le Pacte des forces de l'alternative démocratique (PAD) maintient le cap d'une transition à travers un processus constituant. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les Forces de l'alternative démocratique maintiennent le cap. Elles estiment qu'une période de transition démocratique s'impose dans cette conjoncture que traverse le pays, « afin de permettre au peuple algérien, à travers un processus constituant souverain, de décider librement du socle institutionnel qu'il souhaite mettre en place dans l'Algérie de demain ». « Cela passera inévitablement par l'élaboration et l'adoption d'une nouvelle Constitution qui traduira ses aspirations démocratiques et sociales », ont expliqué les membres de cette coalition de partis démocrates lors d'une réunion tenue mardi au siège du MDS à Alger. Le soulèvement populaire du 22 février a entamé son neuvième mois. Loin de s'essouffler, de céder à la division ou d'abdiquer face à la répression, il se renforce et s'amplifie. « Il suscite l'espoir de l'avènement d'une nouvelle République, celle d'une Algérie rêvée par plusieurs générations d'hommes et de femmes qui ont donné leurs vies pour qu'elle soit réellement libre et indépendante, pour que les libertés démocratiques et la justice sociale y soient vraiment consacrées et pour que le peuple algérien y exerce effectivement sa souveraineté pleine et entière», affirme le PAD. Après avoir entamé la mise en place des premiers comités de wilayas et ceux à l'étranger (Constantine, Oran, Béjaïa, Tizi Ouzou, Jijel, Paris, etc.), les membres du Pacte ont décidé d'engager le processus d'élargissement et d'ouverture du cadre qui les réunit à d'autres organisations et personnalités qui adhèrent aux principes politiques démocratiques et sociaux adoptés lors de la rencontre de la proclamation du PAD le 26 juin et la convention du 9 septembre 2019, a-t-il précisé. Pour ses membres, le PAD constitue une réponse politique progressiste, réaliste et en totale symbiose avec les revendications et les aspirations démocratiques, économiques et sociales du peuple algérien. « La majorité du peuple algérien rejette clairement et sans la moindre ambiguïté le régime autoritaire et corrompu ainsi que ses résidus qui forment le pouvoir de fait actuel et inspirent la tentative en cours de sa restauration par le simulacre de scrutin du 12 décembre prochain », ont-ils expliqué, rappelant que le peuple algérien exige une rupture radicale avec tout le système et le recouvrement de toute sa souveraineté. Dans ce contexte, les Forces de l'alternative démocratique ont appelé à la satisfaction de ce qu'elles désignent comme « des exigences indiscutables », à savoir la libération immédiate de tous les détenu(e)s politiques et d'opinion, la libération du champ politique et médiatique et la levée de toutes les entraves à l'exercice effectif des libertés démocratiques. La quatrième « exigence indiscutable » consiste en l'arrêt immédiat de tous les actes de répression, de harcèlements judiciaires, des menaces contre les citoyen(ne)s, les responsables et les militant(e)s des partis politiques et leurs organisations, des manifestant(e)s, des militant(e)s associatifs, des syndicalistes, des militant(e)s des droits de l'Homme ; des journalistes et des blogueurs. Le PAD réclame, ensuite, d'agir afin de consacrer effectivement et garantir la souveraineté nationale et le rejet de toute ingérence extérieure, toutes les libertés individuelles et collectives, dont les libertés d'expression, d'organisation, de manifestation, de culte, de conscience, etc. ainsi que les libertés syndicales et le droit de grève. Il appelle, en outre, au respect des droits de l'Homme et des conventions internationales qui les consacrent, à la séparation et l'équilibre entre les pouvoirs qui constituent le fondement de la construction d'un Etat démocratique, à l'indépendance effective de la justice, l'égalité entre hommes et femmes… « La détermination et la longue mobilisation pacifique du peuple algérien, qui imposent le respect et l'admiration au niveau international, nous pressent aujourd'hui pour débattre des différentes étapes et des mécanismes qui régiront la transition démocratique, d'une part et, d'autre part, de préciser comment concrétiser la volonté populaire à travers un processus constituant souverain », plaident les signataires du PAD. K. A.