La contestation au Liban est loin de s'essouffler. Pendant tout le week-end, les Libanais se sont fortement mobilisés à Beyrouth et dans plusieurs régions du pays pour réclamer le départ du Premier ministre désigné, Hassane Diab. Selon le journal en ligne L'Orient-le-Jour, les manifestants ont exprimé, en plus du rejet du Premier ministre, leur frustration face à l'atermoiement des responsables politiques dans la formation du gouvernement, alors que continue de prévaloir la mentalité du partage du pouvoir sur une base confessionnelle. Les manifestants ont commencé à se rassembler peu avant 17h dimanche, à la rue Weygand, dans le centre-ville de Beyrouth, pour un rassemblement baptisé "La révolution est de retour". En chœur, ils ont lancé des slogans contre la classe politique qu'ils sont déterminés à "faire chuter", appelant Hassane Diab à "s'en aller" et qualifiant le président du Parlement, Nabih Berry, son épouse, Randa, et le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, de "voleurs". Les Libanais ont réitéré hier leur attachement à la formation d'un gouvernement exclusivement formé de technocrates. La contestation ne s'est pas exprimée qu'à Beyrouth. Une manifestation a également été organisée à Halba, dans le Akkar, appelant à la libération d'un militant arrêté à la suite d'échauffourées dans le cadre des actions menées dans les banques. À Tripoli, des tentes ont été dressées dans le Forum Rachid-Karamé pour loger des familles de Tripoli et du Akkar qui se sont retrouvées dans la rue après avoir été incapables de payer le loyer.