Le président du parti Jil Jadid a exposé au chef de l'Etat "les points de vue et visions de son parti et présenté des propositions pour renforcer la concertation et le dialogue initiés par le président de la République, en application de ses engagements électoraux, réaffirmés juste après sa prestation de serment". Après les personnalités nationales, Abdelmadjid Tebboune passe aux partis politiques. Le chef de l'Etat a reçu, hier, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, dans le cadre des "concertations" en cours autour du projet de révision de la Constitution et pour discuter "de la situation générale du pays". Selon le communiqué de la présidence de la République, le président du parti Jil Jadid a exposé au chef de l'Etat "les points de vue et visions de son parti et présenté des propositions pour renforcer la concertation et le dialogue initiés par le président de la République, en application de ses engagements électoraux, réaffirmés juste après sa prestation de serment". Selon un communiqué de Jil Jadid, Soufiane Djilali a insisté notamment sur "la libération de l'ensemble des détenus d'opinion, en citant le cas de Karim Tabbou, de Fodil Boumala, de Samir Belarbi et d'Abdelwahab Fersaoui, ainsi que d'autres détenus du hirak". "Le président de la République a affirmé qu'il suivait de près ces questions et que le processus judiciaire en cours permettra une libération rapide de celles et de ceux qui sont en détention pour raison d'opinion", précise le communiqué. Le document rapporte également que le chef de l'Etat s'est engagé à ce que le dossier des blocages des médias "devra trouver une solution dans un proche avenir". Selon le président du parti Jil Jadid, le chef de l'Etat s'est également engagé à organiser "un large débat" autour de la révision de la Constitution une fois que la mouture de l'avant-projet lui aura été remise. "Des débats contradictoires seront organisés par les médias audiovisuels publics, et ceux-ci seront ouverts à l'opposition", indique ainsi le communiqué qui cite Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier ne fixe visiblement pas les formes du "dialogue" qui se déroulera autour de la révision constitutionnelle. "La forme du dialogue autour du projet de Constitution sera adaptée en fonction des propositions", indique le communiqué de Jil Jadid. Plus que cela, des élections législatives pourront même avoir lieu avant la fin de l'année en cours, ajoute la même source. Parmi les propositions formulées, Soufiane Djilali cite celle relative à l'éloignement de l'armée de la décision politique. Le leader politique a "proposé de clarifier les dispositions constitutionnelles pour délimiter le champ du pouvoir sécuritaire, séparer le militaire du civil, tout en donnant les moyens à une sécurisation de l'Etat". Une première depuis le début des audiences à la présidence de la République. Les services de la présidence de la République expliquent que cette rencontre a porté sur "la situation globale du pays et la révision de la Constitution, pour asseoir les bases de la république nouvelle qui est au centre des revendications populaires". Cette rencontre fait suite à une série d'autres discussions entamées entre le chef de l'Etat et des personnalités politiques nationales. C'est le cas d'Ahmed Benbitour, d'Abdelaziz Rahabi, de Mouloud Hamrouche et d'Ahmed Taleb Ibrahimi. Pour l'instant, les discussions se font de manière bilatérale et aucune perspective n'est donnée pour une éventuelle conférence nationale de dialogue. D'autres rencontres auront lieu prochainement, apprend-on de la présidence de la République. Mais la programmation des rencontres est tenue secrète. On sait juste qu'après les personnalités et les chefs de partis, les principaux leaders syndicaux et associatifs seront également reçus au Palais d'El-Mouradia.