Le président de la république poursuit ses concertations avec des personnalités dans l'attente que cette démarche concerne prochainement des chefs de partis et des représentants de la société civile dans ses divers segments. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Après avoir reçu le 29 décembre dernier l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, le président de la république en a fait de même, ce@ jeudi, avec Abdelaziz Rahabi. Deux consultations tenues par le président de la République sur la situation globale du pays et la révision de la Constitution afin de l'adapter aux exigences de l'édification d'une République nouvelle, prenant en considération les revendications populaires urgentes, comme le mentionne le communiqué de la présidence à l'issue de la rencontre de jeudi dernier avec l'ancien diplomate et ex-ministre de la communication. Et lors de ces deux têtes-à-têtes, le chef de l'Etat a expliqué à ses hôtes ses «démarches politiques en cours et à venir pour instaurer la confiance devant renforcer la communication et le dialogue dans l'objectif de construire un front interne solide et cohérent, permettant la mobilisation des énergies et des compétences nationales, et rattraper le temps perdu en vue d'édifier un Etat d'institutions qui consacre la démocratie et évite au pays toute dérive autocratique, un Etat dans lequel les citoyens jouiront de la sécurité, de la stabilité et des libertés». Ledit communiqué affirme, en outre, que Tebboune a «écouté les observations et suggestions de Rahabi concernant les démarches lancées juste après le 12 décembre». Des observations et des suggestions que le concerné, Rahabi, a eu à expliquer peu après son entretien à la présidence de la république. Dans un post sur sa page officielle sur Facebook, il a affirmé avoir «transmis au président de la République ses préoccupations concernant la confiance perdue entre le peuple et le système politique eu égard aux précédentes expériences et la nécessité de trouver un large consensus national pour une sortie de la situation actuelle». Pour Rahabi, «la prise de certaines décisions dans le cadre de ses pouvoirs constitutionnels peut contribuer à instaurer la confiance et le calme. Et de citer, entre autres, la libération de tous les détenus d'opinion, la levée de toutes les formes de tutelle sur les médias et l'arrêt des restrictions à l'action partisane contre les forces politiques opposées à la politique du pouvoir, la protection du mouvement populaire des tentatives de l'affaiblir et de le criminaliser, et le considérer comme une opportunité historique pour l'Algérie d'entrer dans l'ère des libertés individuelles et collectives et d'intégrer les régimes développés dans le monde, l'élargissement des canaux de communication, sans exclure aucune partie, pour atteindre le plus grand consensus national possible pour sortir du blocage actuel, et de se concentrer sur les enjeux économiques et sociaux, qui représentent la préoccupation quotidienne du citoyen algérien. Une confiance sur laquelle Benbitour avait, lui aussi, insisté lors de sa rencontre avec le président de la république. A relever que Ahmed Benbitour a fait partie de la défunte coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique aux côtés du RCD, du FJD, de Jil Jadid et du MSP alors que Rahabi a coordonné la conférence nationale de dialogue, tenue le 6 juillet dernier et initiée par le pôle des forces du changement, regroupant entre autres les partis politiques dirigés par Ali Benflis, Abdallah Djaballah, Abderrezak Makri, Noureddine Bahbouh et Soufiane Djilali. Soufiane Djilali et Abdallah Djaballah disent «attendre pour voir» Contacté, hier vendredi, ce dernier, et tout en affirmant n'avoir pas encore été contacté pour une éventuelle rencontre avec le président de la république, a, néanmoins, assujetti son accord à la suite qui sera donnée aux conditions qu'il avait posées pour aller au dialogue. Et au président de Jil Jadid de dire attendre ce qu'il est réellement de ces rencontres : s'agit-il de contacts préliminaires et jusqu'où ira le pouvoir pour montrer sa bonne foi, notamment concernant les détenus du mouvement populaire. En tout cas, la «participation à une éventuelle invitation de la présidence de la république fera l'objet d'une décision du conseil politique du parti à l'issue d'une réunion d'évaluation du processus», ajoute Soufiane Djilali. Du côté du Front pour la justice et le développement (FJD) que préside Abdallah Djaballah, même si on estime que le dialogue constitue le «moyen civilisationnel pour régler les problèmes», le vice-président du mouvement, Lakhdar Benkhellaf, insiste sur le fait que ce dialogue doit être «responsable et souverain». Ceci dit, si les partis de l'ex-allégeance, le FLN et le RND en tête, ont d'ores et déjà salué ces premiers contacts du président de la république dans une démarche qui sent visiblement le repositionnement, ils seront à coup sûr boudés par, notamment les forces de l'alternative démocratique qui préparent, eux, des assises dédiées à la démocratie pour le 25 janvier prochain comme pour s'inscrire en dehors de l'agenda du pouvoir. M. K.