"Cette décision lourde de sens s'inscrit en droite ligne des manœuvres visant à organiser le sauvetage du système rejeté par l'immense majorité qui réclame son départ sans discontinuer depuis 11 mois", estiment les Forces de l'alternative démocratique. Les Forces du pacte de l'alternative démocratique (PAD) ont rejeté hier la mise en place par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d'une commission d'experts pour la "révision constitutionnelle", la qualifiant d'un "nouveau coup de force du système", dans un communiqué rendu public en fin d'après-midi. "Cette décision lourde de sens s'inscrit en droite ligne des manœuvres visant à organiser le sauvetage du système rejeté par l'immense majorité qui réclame son départ sans discontinuer depuis 11 mois", estime le PAD, qui dénonce aussi le processus de "consultations" avec des personnalités politiques, entamé depuis quelques jours par M. Tebboune, en recevant l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, l'ancien diplomate Abdelaziz Rehabi, l'ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche et le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali. Pour le PAD, cette démarche du pouvoir en place a pour objectif de "légitimer sa feuille de route". Se disant "attachées à la mise en place d'un processus constituant souverain, les Forces du pacte de l'alternative démocratique (…) rejettent ce nouveau coup de force du système" et "exigent que soit entendue la revendication légitime de souveraineté populaire pleine et entière exprimée avec force depuis 47 semaines par des millions d'Algériennes et d'Algériens", lit-on dans le communiqué. Les Forces du PAD "exigent que prennent fin sans délai toutes les pratiques antidémocratiques du régime, que cesse la répression, que soient libérés et réhabilités tous les détenus politiques et d'opinion, qu'il soit mis fin au dispositif répressif en place, que cesse le harcèlement judiciaire et que soit libéré le champ politique et médiatique". "Le pouvoir constituant doit revenir au peuple qui l'exerce à travers les instruments démocratiques dont il se dotera souverainement", a conclu cette coalition de partis, dont le RCD, le FFS, le MDS et le PT, et des organisations de la société civile et de défense des droits de l'Homme. Pour rappel, le PAD se dit attaché à sa position de rejet du processus politique engagé par le régime depuis la démission de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, ponctué par la mise en place de nouvelles règles dans le jeu électoral, en contradiction avec l'actuelle Constitution, et qui a abouti dans sa première phase à l'élection contestée d'Abdelmadjid Tebboune à la tête du pays, à l'issue de la présidentielle du 12 décembre 2019.