Les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie n'ont jamais franchi le seuil des 3 milliards de dollars. L'une des batailles les plus rudes que doit livrer le ministère du Commerce dans ce quinquennat 2020-2024 est l'exportation d'un maximum de produits fabriqués localement vers les marchés arabe et africain. Pour cela, ce département doit mettre en place un certain nombre d'instruments à même de faciliter l'acte d'exporter pour tout opérateur actif dans ce créneau. À commencer par la mise en œuvre de la stratégie nationale dédiée aux exportations, élaborée par les différents acteurs du secteur. Le document sera soumis incessamment au gouvernement. "Il est inconcevable qu'un pays comme l'Algérie, qui recèle autant de richesses, de potentialités et de ressources humaines, réalise un volume d'exportations hors hydrocarbures (EHH) aussi insignifiant", relève le ministre du Commerce, Kamel Rezig, lors de son intervention au séminaire sur les incoterms, organisé hier au Centre international des conférences (CIC). Les exportations hors hydrocarbures n'ont jamais franchi le seuil des 3 milliards de dollars tel que promis, faut-il le rappeler, par son prédécesseur. La nouvelle vision du ministère, dans une première phase, est de replacer ainsi l'Algérie en tant que pays pivot sur le continent africain et le monde arabe via les zones de libre-échange, la Zlecaf et la Zale, avant d'aller à la conquête du marché européen. Interrogé sur la nouvelle feuille de route tracée par l'Exécutif ayant trait au commerce extérieur, Ali Bey Nasri, président de l'Association des exportateurs (Anexal), présent à cette rencontre, a estimé qu'"il faut mettre en œuvre dans les plus brefs délais la stratégie nationale des exportations surtout dans son volet lié à la levée de toutes les contraintes que rencontrent les exportateurs dans la concrétisation de leurs diverses opérations". Il citera l'épineux problème de la logistique, la réglementation des changes, l'investissement de l'Algérie à l'étranger, notamment dans la Zlecaf, etc. Le moment est venu, selon lui, d'"internationaliser l'entreprise algérienne pour qu'elle puisse investir et exploiter les richesses des pays africains. Si l'on ne le fait pas, d'autres pays le feront à notre place". Concernant la thématique du séminaire, M. Nasri avoue que les incoterms (répartition entre l'acheteur et le vendeur des obligations des coûts tels les frais de dédouanement, le chargement, les taxes…, ainsi que les risques engendrés par le transfert d'un produit) ne sont pas maîtrisés en Algérie. Le système d'information Sigad des douanes, argue-t-il, ne prend en charge que 5 incoterms sur les 11 en vigueur. (fret, et fob, CPT…). Pourtant, les règlements de la Banque d'Algérie indiquent que tous les incoterms sont permis. Beaucoup d'accidents, de risques, de pertes et autres avaries ont été ainsi supportés par l'opérateur algérien dans de nombreuses opérations d'importation ou d'exportation. Cela est dû au fait que l'Algérie n'a pas exporté des volumes considérables et, par conséquent, l'administration des douanes n'a pas été sollicitée pour l'insertion des autres incoterms. "Je pense qu'avec le nouveau système Sigad 2 des douanes, tous les incoterms seront pris en compte et insérés. Car, les douanes doivent évaluer tous les coûts liés au fret, tels que le mécanisme ‘rendu sur place'."