Les prix du pétrole étaient toujours orientés à la baisse, hier, en cours de séance européenne, pénalisés par le risque que font peser les mesures prises pour endiguer l'épidémie de coronavirus sur l'économie mondiale. Vers 17h35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 59,34 dollars à Londres, en baisse de 1,30% par rapport à la clôture de lundi. À New York, le baril américain de WTI pour la même échéance perdait 1,20% à 53,78 dollars. Les deux indices de référence européen et américain restent sur cinq séances consécutives de baisse et ont touché lundi leurs plus bas depuis le mois d'octobre. Ils accusent une baisse supérieure à 15% depuis leur pic du 8 janvier, atteint juste après les tirs de missiles iraniens contre deux bases irakiennes abritant des soldats américains. "Plus l'épidémie se propage, plus l'impact économique potentiel et l'impact sur la consommation de pétrole sont importants", a estimé Craig Erlam, de Oanda. L'épidémie de pneumonie virale affiche un bilan dépassant désormais 100 morts en Chine, avec plus de 4 500 personnes contaminées au total. La quasi-totalité de la province du Hubei — soit environ 56 millions d'habitants — est coupée du monde depuis jeudi par un cordon sanitaire draconien. Tous les secteurs économiques pourraient être affectés : les entreprises de Shanghai ont, par exemple, reçu l'ordre de ne pas reprendre leur activité avant le 9 février, à l'exception des supermarchés et pharmacies. L'épidémie "a relégué au second plan les perturbations de l'offre libyenne" d'or noir qui auraient pu contribuer à relever les cours du brut, a complété Al Stanton, de RBC. La production de pétrole a chuté de 75% en Libye en raison du blocage des terminaux pétroliers depuis le 18 janvier, passant de plus de 1,2 million à un peu plus de 320 000 barils par jour, a annoncé samedi la compagnie nationale de pétrole, NOC.