Le Parlement européen a ratifié hier le traité de retrait sur les modalités du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, une journée particulière chargée d'émotion, deux jours avant la sortie des Britanniques. Nigel Farage, chef de file du Brexit Party et opposant historique de l'UE pendant deux décennies au sein même de l'hémicycle, a ouvert le bal dans la matinée avec une conférence de presse aux accents triomphants. "À 23h heure de Londres le 31 janvier nous allons quitter l'Union européenne et passer le point de non-retour", s'est-il réjoui. Il s'est dit satisfait d'avoir joué "le vilain de la farce", alimentant l'opposition à l'UE depuis l'intérieur du Parlement à l'aide de clips YouTube et d'interventions très théâtrales. Mais il a insisté sur la gravité du Brexit, qu'il a comparé à la rupture d'Henri VIII avec le pape de Rome en 1534. Il s'agit d'un vote historique à l'issue d'un débat de deux heures. Le scrutin en lui-même n'a duré que quelques minutes et s'est conclu sans surprise par le feu vert du Parlement, à la majorité simple des voix exprimées. "C'est une blessure pour nous", a commenté le président du Parlement européen David Sassoli dans un entretien à CNN, à la veille de cette journée particulière. "Mais nous devons respecter la volonté des citoyens britanniques." La toute dernière étape sera l'adoption par procédure écrite jeudi du traité par le Conseil (les Etats membres). Après 47 ans d'une relation souvent difficile, le Brexit sera effectif vendredi à 23h GMT. Il y a une semaine, la commission parlementaire chargée du dossier a recommandé un vote en faveur de l'accord, à une très large majorité. Sur les 26 membres, seuls trois s'y sont opposés, des élus britanniques issus du parti travailliste, des LibDem et du parti national écossais (SNP). Le moment est peu glorieux pour le bloc européen : après des années d'élargissement, c'est la première fois qu'un membre s'en va.