L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété, jeudi soir à Genève, que l'épidémie du nouveau coronavirus apparu en Chine, et qui s'est étendue à plusieurs régions du monde, constitue "une urgence de santé publique de portée internationale". L'OMS a décidé de lui attribuer ce statut, après la réunion d'un comité d'urgence d'une quinzaine d'experts. "Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. De nombreux pays ne sont pas prêts à faire face à l'épidémie, avertit également le Conseil de supervision de la préparation globale (GPMB), organe de contrôle international basé à Genève. Dans un communiqué, le GPMB a préconisé que "les pays, les institutions, les communautés et les partenaires doivent veiller à ce que toutes les informations pertinentes sur la flambée soient partagées ouvertement et rapidement, afin de soutenir la riposte conformément au règlement sanitaire international". Pour qu'un tel état soit décrété, plusieurs conditions doivent être réunies. La situation doit être qualifiée de "grave, soudaine, inhabituelle ou inattendue", selon des informations communiquées par l'Organisation mondiale. De plus, elle doit avoir "des implications pour la santé publique dépassant les frontières nationales de l'Etat affecté". Enfin, elle pourrait nécessiter une action internationale immédiate. Dans le cadre de l'épidémie du coronavirus, l'OMS a estimé que toutes les conditions étaient réunies pour décréter l'état d'urgence de santé publique de portée internationale. Cette mesure exceptionnelle n'a été décrétée que cinq fois par l'OMS. Et lorsque l'état d'urgence est déclaré, le comité doit se réunir au moins tous les trois mois pour réévaluer la situation. Décréter l'alerte permet aussi d'homogénéiser la collecte et la surveillance des données ou de stimuler les recherches sur des traitements ou des vaccins.