Constatée depuis déjà plusieurs mois, la dégradation de la situation des entreprises nationales s'est accentuée au cours de ces derniers jours, alerte le FCE. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a réitéré, hier, son appel à la mise en place de mesures d'urgence pour sauver les entreprises de production en difficulté, dont surtout celles relevant du secteur de l'industrie électronique, à l'instar de l'Eniem et de Condor. "Le Forum constate avec inquiétude la dégradation de la situation des entreprises nationales publiques et privées, et exprime sa préoccupation quant à l'avenir de leur situation et de celle de leurs employés", note, ainsi, l'organisation patronale à travers un communiqué transmis hier à notre rédaction. Constatée depuis déjà plusieurs mois, la dégradation de la situation des entreprises nationales s'est accentuée davantage au cours de ces derniers jours, alerte le FCE, en citant notamment les cas de l'Eniem, de Condor, d'IRIS, de Sacomi-Thomson, de Bya Electronics, de Brandt, de Starlight, de Geant Electronics et d'autres. "Au moins deux fleurons de l'industrie électronique et de l'électroménager, en l'occurrence Condor et Eniem, ont annoncé la libération de plusieurs milliers de travailleurs et la préparation de plans sociaux pour mettre d'autres travailleurs en chômage technique", s'inquiète, en ce sens, le Forum des chefs d'entreprise, qui rappelle avoir déjà prévenu, dès novembre dernier, contre les risques de l'arrêt de plusieurs unités de production. À l'origine de cette dégradation, le FCE évoque, entre autres, la mise en œuvre de décisions, telles que l'obligation du différé de paiement, le blocage des autorisations d'approvisionnement en kits et collections pour les filières de l'électroménager et de la téléphonie mobile, ainsi que les homologations des produits par les Autorités de régulation (ARPCE). Pour le Forum, le champ d'application de ces exigences en matière d'importation des inputs "a ciblé les producteurs et exclu les importateurs des produits finis", ce qui constitue, est-il considéré, "un paradoxe" qui favorise l'importation et l'informel aux dépens de la production locale. Outre l'arrêt de certaines usines et de la mise au chômage de milliers d'employés, le Forum met en évidence d'autres risques, dont l'augmentation de la facture d'importation, des hausses de prix à la consommation, ainsi que des pénuries de produits sur les marchés locaux. Tout en évoquant la mise au chômage de plus de 20% des employés des filières en question, le FCE estime, en ce sens, que "ce taux est appelé à augmenter dans le cas où des mesures urgentes ne seraient pas prises par les pouvoirs publics, au moins pour stopper la dégradation de la situation en attendant de redynamiser le secteur productif…". Dans l'immédiat, insiste ainsi le Forum des chefs d'entreprise, il y a lieu surtout de "surseoir à la note de l'Abef dans sa disposition relative au différé de paiement", mais aussi de "libérer les autorisations d'importation des kits CKD/SKD en attendant la mise en place d'un nouveau dispositif mieux adapté". Réaffirmant sa disponibilité à engager une concertation avec les pouvoirs publics et les opérateurs économiques pour trouver des solutions appropriées à la situation des entreprises en difficulté, le Forum met enfin en avant l'urgence de faire notamment face au problème de la mise au chômage des travailleurs dont les conséquences, estime-t-il, risquent d'être "très graves pour la stabilité sociale".