Les entreprises du secteur de l'industrie électronique et de l'électroménager, soumises récemment au dispositif de paiement différé au lieu du paiement cash pour l'importation des kits SKD - CKD nécessaires à leur activité, sont appelées à se rapprocher des banques pour trouver «les meilleures solutions» aux problèmes qu'elles peuvent rencontrer. C'est ce qu'a indiqué, avant-hier, le président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Ibrahim Smide, en marge d'une journée d'études sur l'épargne. Appelé à réagir sur le mécontentement exprimé par des fabricants de produits électroniques suite à la substitution du paiement cash des importations des kits SKD - CKD par un paiement différé, M. Smide dira que le paiement différé « ne veut pas dire un arrêt de l'activité et que les entreprises «doivent s'adapter aux instructions de la Banque d'Algérie (BA)», a-t-il souligné. Une précision qui sonne comme une réponse au communiqué signé récemment par près de 40 usines de fabrication d'appareils électroménagers et électroniques dans lequel elles menaçaient de cesser leurs activités à cause de l'entrée en vigueur du nouveau dispositif de paiement, soulignant par là même que cette suspension d'activité entraînerait le risque de licenciement de plus de 40 000 travailleurs. Le collectif des fabricants de produits électroniques et électroménagers avait également mis en garde dans ce même communiqué contre le risque que comporte la nouvelle mesure, notamment le «manque à gagner» qui en résultera au profit des banques étrangères. Des craintes que même la dernière directive du Premier ministre adressée à l'administration des douanes algériennes pour libérer toutes les marchandises bloquées dans les ports, particulièrement les kits CKD et SKD, ne semble pas avoir dissipées. Les fabricants ont également noté la mauvaise situation économique de la plupart des usines en raison de l'épuisement des stocks de matières premières. Pour rappel, une réunion du Conseil du gouvernement tenue en mai dernier s'est fixé l'objectif de réduire la facture annuelle d'importation des kits CKD / SKD destinés au montage des voitures touristiques ainsi que ceux destinés à la fabrication des produits électroménagers, électroniques et téléphones mobiles avec le respect strict des cahiers des charges y afférents. Une décision qui a failli entraîner la fermeture de l'Eniem et la disparition de 1.700 postes de travail. Devant cette situation de mise en faillite, les pouvoirs publics ont décidé de libérer les licences d'importation des pièces détachées SKD. En effet, le ministère de l'Industrie qui a bloqué l'octroi de ces licences aux usines de montage a consenti à libérer celles de ce complexe industriel qui a mis ses employés en congé en juillet. Il est à noter, par ailleurs, selon le ministère de l'Industrie et des Mines, qu'un nouveau décret et un cahier des charges étaient en cours de finalisation pour encadrer l'industrie de l'électroménager en Algérie. Ceci permettra, selon la même source, aux entreprises activant dans le secteur de l'électroménager d'avoir de nouvelles perspectives et permettra aussi de mettre plus de rigueur dans l'obligation d'intégration favorisant le développement de la sous-traitance. Le même département avait procédé à l'installation d'un nouveau comité d'évaluation technique fin juillet dernier pour examiner les demandes d'avis technique des opérateurs pour l'assainissement de cette activité dans le respect du cadre réglementaire. Selon un communiqué du ministère, l'examen des dossiers des opérateurs s'est appuyé sur le niveau de production, leur taux d'intégration nationale ainsi que les moyens investis pour améliorer la production et le nombre d'ouvriers employés par ces usines.