Des dizaines d'enseignants du primaire ont tenu hier un rassemblement devant l'annexe du ministère de l'Education nationale à Ruisseau, à Alger. Les enseignants protestataires, qui ont commencé à affluer vers les lieux dès les premières heures de la matinée, ont appelé le ministre de l'Education, Mohamed Ouadjaout à intervenir pour satisfaire leurs revendications socioprofessionnelles soulevées en octobre 2019. Ils dénoncent les décisions administratives arbitraires à l'encontre des enseignants, dont les 15 enseignantes empêchées d'accéder à leur lieu de travail, suite à leur participation à la grève à Aïn Bénian et Bordj Bou-Arréridj. "Enseignants, bravo à vous, et l'école est fière de vous", ont-ils scandé. À cette occasion, ils ont souligné la nécessité d'engager une réforme de l'école qui passe par "la révision des programmes et des méthodes d'enseignement, pour améliorer la qualité de l'enseignement et l'allègement du cartable de l'élève, l'unification des critères de classification par la valorisation des diplômes pour garantir l'égalité des chances et la réduction du volume horaire." Ils réclament aussi le droit à la promotion systématique au grade de professeur principal au bout de cinq ans d'exercice et de professeur formateur au bout de dix ans. Ils demandent également l'application avec effet rétroactif du décret présidentiel 266-14, une augmentation de salaire de 30 000 DA, le droit des enseignants formateurs au reclassement ainsi que le droit à la retraite proportionnelle par l'inscription du travail d'enseignant parmi les métiers pénibles. En sus des sit-in devant les directions de l'Education des wilayas, la Coordination des enseignants du primaire (non agréée) a décidé revenir à une grève d'une journée par semaine, tous les mercredis, afin de "faire revivre la flamme du mouvement", notamment suite au constat d'échec de la formule des trois jours par semaine. Une mesure qui, rappelle-t-on, a soulevé l'ire des parents d'élèves.