"Makanch ihtifalet, kayen moudaharet" (Pas de festivités, il n'y a que les manifestations) a repris la foule pour dénoncer les tentatives de récupération du mouvement. Le premier anniversaire du hirak à Oran a mobilisé une foule que personne n'attendait du fait même de l'annonce tardive de la marche, actée aux dernières heures du vendredi. Hier, plus de mille personnes ont marché sur l'itinéraire devenu immuable du mouvement populaire à Oran, se regroupant à la place du 1er-Novembre et en empruntant la rue Larbi-Ben M'hidi jusqu'au siège de la wilaya avant de regagner leur point de départ via le Front de mer. Les manifestants se sont regroupés dès 11h pour certains sur l'esplanade de la place d'Armes, et le cortège de s'ébranler lorsque les hirakistes ont renoué avec les marches, longtemps interdites, depuis l'Hôtel de ville. Tout un symbole qui a fait dire aux présents que la Révolution du sourire a fait un grand pas en avant. Notons qu'en parallèle, une manifestation officielle a été organisée, le matin, par les autorités locales pour commémorer l'an 1 du hirak sur l'esplanade de Sidi M'hamed, située sur le prolongement de la frange maritime d'Oran, en présence d'une poignée de citoyens. Les associations locales, invitées à l'occasion de la Journée nationale de la ville qui s'est tenue, jeudi dernier, dans un hôtel d'Oran, avaient été conviées à ce rassemblement qui, d'ailleurs, n'a pas drainé la grande foule. "Makanch ihtifalet, kayen moudaharet" (Pas de festivités, il n'y a que les manifestations), a repris la foule pour dénoncer les tentatives de récupération du mouvement. Les slogans de cet anniversaire ont résumé le répertoire révolutionnaire du hirak, reprenant les revendications phare du mouvement citoyen "Dawla madania, machi aâskaria", "Sam3ou, sam3ou ya ness, Abane khalla wsaya, dawla madania, machi âaskaria" (Ecoutez, écoutez, Abane a laissé une consigne, Etat civil et non militaire) appelant au départ du système "Goulna el-îssaba trouh, ya hna, ya ntouma… ntouma" (On a appelé au départ de la bande, c'est soit nous, soit vous, ce sera vous). L'éternel "Khlitou lebled" (Vous avez ruiné le pays) a résonné de nouveau sous le ciel printanier de la ville survolée par l'hélicoptère de la police. L'indépendance de la justice, la liberté de la presse, la légalité du président de la République, le dialogue, des sujets passés en revue, relatant la mal vie des jeunes sous le régime actuel. Des pancartes ont été brandies pour commémorer l'événement et on pouvait lire sur l'une d'elles : "Le hirak refuse l'endettement extérieur, la loi sur les hydrocarbures et des finances, le nouveau découpage administratif, le gaz de schiste et appelle au départ du FLN et du RND."