Les slogans et les chants patriotiques n'ont pas dérogé à la règle. "Dawla madania, machi âaskaria" et "Khlitou lebled ya sarrakine" ont été les plus souvent scandés. Ceux qui avaient parié sur l'essoufflement du hirak ont eu tort. La mobilisation citoyenne qui, hier, a atteint son cinquantième vendredi sans relâche, est, en ce sens, une réponse cinglante aux détracteurs du mouvement populaire qui ont misé sur son échec ou encore l'accusaient d'avoir dévié des objectifs qu'il s'était assignés le 22 février 2019. À Constantine où des milliers de manifestants ont encore marché hier, le hirak semble même ressusciter chaque semaine alors qu'il n'a toujours pas failli, 49 vendredis durant. Et en ce 50e rendez-vous, ils ont répondu massivement présent pour dire que le combat pour une nouvelle république continue tant que la rupture radicale avec le système politique et ses figures héritées de l'ère bouteflikienne n'est pas consommée. Un 50e acte pour renouveler l'essentiel des revendications populaires portées par le hirak qui s'apprête à célébrer son premier anniversaire dans trois semaines. D'ailleurs, parmi les marcheurs, beaucoup s'enorgueillissaient que le dévouement à la cause du peuple et la détermination de celui-ci d'en finir avec le régime politique qui, à leurs yeux, tente de maquiller d'une manière grotesque sa propre régénération, du fait que le hirak se maintient après 50 semaines, 11 mois ou encore 344 jours. Des chiffres exhibés d'ailleurs sur des pancartes portées par des marcheurs, hier, à Constantine, pour rappeler l'endurance et l'intrépidité du hirak. À ce titre, des noyaux qui envisagent de faire du 22 février, une journée de manifestation grandiose et pourquoi pas un remake de la déferlante humaine qui a ébloui le monde, il y a un peu plus de onze mois, se forment déjà pour s'atteler aux préparatifs. Hier, slogans, chants patriotiques et itinéraires n'ont pas dérogé à la règle. "Dawla madania, machi âaskaria" qui revient presque en boucle, "Khlitou lebled ya sarrakine" ou encore "Noss el-îssaba f'essoujoune, wa enoss raho mâa Tebboune, essahafa zlat el-hirak wa el-âadala b'etilifoune" (La moitié de la bande est en prison et l'autre moitié est avec Tebboune, la presse a trahi le hirak et la justice fonctionne encore au téléphone). Par ailleurs, les détenus d'opinion et activistes n'ont pas été oubliés par les marcheurs qui ont entonné des mots d'ordre à leur gloire, exigé leur libération et dénoncé une justice aux ordres.