Fidèle à son engagement dans le mouvement populaire né le 22 février 2019, la corporation des avocats de la wilaya de Béjaïa a tenu à célébrer le premier anniversaire de la révolution du sourire, en organisant, hier, une marche pacifique dans la ville des Hammadites. Revêtus de leurs toges et munis de banderoles et de pancartes portant leurs slogans, des centaines de membres du barreau de Béjaïa se sont retrouvés, hier matin, au palais de justice, sis à la cité Tobbal, pour prendre part à la manifestation de rue initiée par leur organisation professionnelle dénommée l'Orab (Ordre régional des avocats de Béjaïa). Vers 10h, la foule entame sa marche sous les cris d'"El-Djazaïr hourra démocratia" (L'Algérie libre et démocratique vaincra), "Dawla madania, matchi âaskaria" (Pour un Etat civil et non militaire). Plaidant pour "l'indépendance de la justice", le cortège des robes noires a repris plusieurs slogans du hirak, tout en réclamant "la libération de tous les détenus politiques et d'opinion". "Tilelli i-mahbas n'raï" (Liberté pour les détenus d'opinion), scandait à tue-tête la foule qui brandissait le drapeau national et l'emblème amazigh aux côtés des photos de certains détenus politiques, notamment Karim Tabbou. Après avoir parcouru la route de Nacéria, les marcheurs emprunteront la rue de la Liberté en passant par le rond-point de Daouadji, avant d'arriver à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel, point de chute de la manifestation. Une fois sur les lieux, le bâtonnier de Béjaïa, Me Salem Khatri, prend la parole devant ses confrères pour rappeler l'engagement de la corporation des robes noires de la région aux côtés du peuple algérien qui poursuit toujours sa révolution pacifique après une année de mobilisation sans précédent. "Nous sommes déterminés à rester mobilisés jusqu'à la satisfaction totale de toutes les revendications du mouvement populaire né le 16 février 2019 à Kherrata. Outre la libértion de nos détenus politiques, nous réclamons le départ définitif de toutes les figures du système et l'instauration d'une véritable république démocratique, où seront garantis tous les droits de l'homme, les libertés individuelles et collectives, l'indépendance de la justice…", nous a déclaré le premier responsable du barreau de Béjaïa. Par ailleurs, il est à noter que plusieurs centaines de citoyens ont également manifesté, hier, dans les rues de la ville des Hammadites pour célébrer cette journée mémorable du 22 février qui a vu la naissance de la révolution pacifique en marche. Les manifestants, munis du drapeau national et de l'emblème amazigh, se sont rassemblés, dès la matinée, sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche, avant d'improviser une marche pacifique vers la symbolique place baptisée du nom du défunt journaliste Saïd Mekbel, assassiné le 3 décembre 1994 à Alger. Tout au long de son parcours, la foule a repris les mêmes slogans scandés par la rue, lors de la 53e marche du hirak, organisée la veille dans la ville de Yemma Gouraya.