Les manifestants béjaouis ont fortement dénoncé, hier, l'illégitimité du pouvoir en place, en s'en prenant à nouveau au chef de l'Etat et à son gouvernement, tout particulièrement à son ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati. Ce dernier a, en effet, essuyé de vives critiques de la part des centaines, voire des milliers de citoyens ayant pris part à la 52e marche du mouvement populaire à Béjaïa. Dès l'entame de la manifestation, vers 13h30, les premiers carrés de manifestants, qui se sont formés autour de la trémie d'Aâmriw, annoncent la couleur en scandant à tue-tête des slogans hostiles au président Tebboune et à la politique de son gouvernement. "Âadala hourra moustaqilla" (Pour une justice libre et indépendante), a repris en chœur la foule en sillonnant les artères principales de la ville des Hammadites. Les manifestants ont réclamé de nouveau la passation du pouvoir aux civils en scandant, par endroits, le fameux slogan "Dawla madania, matchi âaskaria" (Pour un Etat civil et non militaire). Brandissant le drapeau national aux côtés de l'emblème amazigh, les marcheurs ont, par ailleurs, réitéré l'exigence de la libération "immédiate et inconditionnelle" de l'ensemble des détenus du hirak. Par ailleurs, il est à signaler que des activistes du hirak, dont des représentants du Pacte des forces de l'alternative démocratique à Béjaïa, ont mis à profit cette manifestation de rue pour appeler à une large mobilisation citoyenne à l'occasion de la célébration du 1er anniversaire de la date historique du 16 février 2019 qui a vu la naissance de la révolution pacifique en marche. Les membres du PAD invitent, à ce titre, toute la population de la région à venir massivement prendre part à la marche populaire prévue demain, dimanche 16 février, dans la ville de Kherrata. "La libération de tous les détenus politiques et d'opinion", "la mise en place d'une période de transition démocratique sur la base d'un processus constituant souverain", "le rejet de la loi de finances 2020 et celle des hydrocarbures" et "le respect des libertés démocratiques" sont les principaux mots d'ordre de la manifestation de demain, lit-on dans la déclaration du PAD de Béjaïa.