Les cinq barrages de la wilaya de Jijel n'arrivent toujours pas à étancher la soif des populations rurales, car certains habitants continuent à aller chercher de l'eau à dos d'âne sur plusieurs kilomètres. Que ce soit à Belhadef, à Ouled Askeur, à Ouled Yahia ou à Ouled Rabah et à Sidi Marouf, la situation est la même. Elle résume cet état de stress hydrique vécu au quotidien par des femmes et des hommes dont la préoccupation majeure demeure l'alimentation en eau potable. Malgré des années de protestation régulière et continue, le problème n'a jamais pu être résolu. Les rencontres organisées avec les différents responsables de la wilaya sont souvent concentrées sur l'accès à l'eau potable. Le même désarroi se lit d'ailleurs sur les visages de ces laissés-pour-compte, éprouvés par une vie des plus dures dans des zones montagneuses dépourvues de réseau d'AEP. Des projets ont par le passé été inscrits sans jamais voir le jour dans les deux communes voisines de Belhadef et de Ouled Askeur. Paradoxalement, le réseau de gaz naturel a atteint ces régions au moment où le réseau d'AEP est inexistant, constituant une petite consolation pour certains. "Bien sûr qu'on a besoin d'eau, c'est une urgence, même si le gaz est aussi important pour nous", résume un habitant de Belhadef à l'inauguration du réseau de gaz naturel il y a quelques mois. Ce constat est globalement le même à l'échelle de toutes les localités rurales à Jijel, où les sources d'eau existantes ne suffisent plus à satisfaire les besoins des populations. La réalisation de nombreux barrages a cependant permis de lancer des projets d'AEP, dont certains sont en cours d'inscription et d'autres en voie de réalisation, ce qui permettra à terme d'atténuer les effets de cette crise. C'est le cas de six communes de la partie est de la wilaya, qui seront incessamment raccordées au réseau nouvellement mis en place dans le cadre du dispositif d'AEP à partir du barrage de Boussiaba. Les communes prévues pour être raccordées au dispositif du barrage de Tabellout doivent cependant attendre l'achèvement des opérations d'inscription, d'étude et de réalisation des projets à réaliser. Une attente qui risque d'éprouver encore plus les populations concernées à Texenna, à Beni Yadjis et à Djimla, sans évoquer le cas des autres localités qui doivent encore attendre pour voir émerger de tels projets. Amor Z.