Le coordinateur de l'UDS est poursuivi dans une autre affaire d'"atteinte au moral de l'armée" par le tribunal de Koléa. Après des semaines d'attente et près de 170 jours de détention, Karim Tabbou sera fixé sur son sort le 4 mars prochain. "Le procès de mon frère Karim Tabbou est prévu pour le mercredi 4 mars au tribunal de Sidi M'hamed", a annoncé Djaffer Tabbou, le frère du détenu, dans un communiqué. Arrêté une première fois le 11 septembre dernier pour "atteinte au moral de l'armée", Karim Tabbou a été libéré le 25 du même mois par la chambre d'accusation du tribunal de Tipasa. Mais le lendemain matin, à 8h30, des agents en civil se sont présentés à son domicile et l'ont, de nouveau, arrêté. "Moins de 24 heures après la mise en liberté conditionnelle de notre fils Karim Tabbou, il a été, une nouvelle fois, arrêté aujourd'hui vers 8h30, à son domicile, devant sa femme et ses enfants, par des individus en civil se présentant comme étant de la police. Encore une fois, il a été conduit vers une destination inconnue jusque-là. Le tribunal de Koléa, saisi par l'un des avocats de la défense, a confirmé n'avoir été informé ni de l'arrestation ni de l'endroit de cette détention", avait noté son frère. Cette fois-ci, c'est le tribunal de Sidi M'hamed qui le met en détention pour des écrits sur facebook. Fait inédit, le juge a décidé de mettre le coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS), à la prison de Koléa. Sa famille et ses avocats ont dénoncé, à maintes reprises, sa mise en isolement total. Récemment, une demande de liberté provisoire a été formulée par ses avocats. Elle a été rejetée. Sa détention provisoire a donc été reconduite de 4 mois. Après cette "double" détention, Karim Tabbou se trouve ainsi face à deux "affaires". Dans la première, le tribunal de Koléa le poursuit pour "atteinte au moral de l'armée". Pour cela, le juge d'instruction lui reproche une déclaration faite l'été dernier à Kherrata dans la wilaya de Béjaïa où Karim Tabbou interpellait des officiers de l'armée à se mettre du côté du mouvement populaire. Au tribunal de Sidi M'hamed, il est poursuivi pour des écrits sur la page facebook de son parti, l'Union démocratique et sociale, UDS (parti non agréé). Du début des manifestations populaires le 22 février 2019 jusqu'à son arrestation, Karim Tabbou a participé à quasiment toutes les marches. Chaque semaine, il marchait dans une ville différente et animait des conférences et tables rondes les jours où il ne marchait pas. Des rumeurs circulaient souvent sur son arrestation imminente jusqu'à ce jour du 11 septembre où des agents en civil l'ont arrêté devant son domicile avant de le conduire dans les locaux des services de sécurité qui l'ont finalement présenté au procureur du tribunal de Koléa, qui l'a mis en détention.