Libéré mercredi, sur décision de la chambre d'accusation près la cour de Tipasa, Karim Tabbou, militant et coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS), a été remis en détention provisoire par le tribunal de Sidi M'hamed l Les raisons de son arrestation sont encore inconnues. D'après la famille Tabbou, l'arrestation a eu lieu vers 8h30 devant son domicile qu'il venait de regagner la veille. «Moins de 24 heures après la mise en liberté conditionnelle de notre fils Karim Tabbou, il a été une nouvelle fois arrêté aujourd'hui vers 8h30, à son domicile, devant sa femme et ses enfants, par des individus en civil se présentant de la police. Encore une fois, il a été conduit vers une destination inconnue jusque-là. Le tribunal de Koléa, saisi par l'un des avocats de la défense, a confirmé ne pas avoir été informé ni de l'arrestation ni de l'endroit de cette détention», avait écrit Djaafar Tabbou, frère de Karim, sur sa page Facebook. La famille du militant n'a pu avoir de nouvelles que dans l'après-midi d'hier sur sa mise en détention provisoire par le tribunal de Sidi M'hamed. Jusqu'à ce que nous mettions sous presse, aucune information n'est donnée sur les raisons de cette arrestation, ni ce mandat de dépôt. Me Mustapha Bouchachi, célèbre avocat et défenseur des droits de l'homme, a considéré que cette décision a mis sous le boisseau toutes les procédures d'arrestation ainsi que les droits de l'homme. «Les hommes en civil, qui ont procédé à l'arrestation de Karim, lui ont assuré qu'il serait remis en liberté sous peu. Ce qui n'a pas été fait. Sa famille est restée sans nouvelles et nous sommes mobilisés pour sa recherche. Nous nous sommes déplacés au tribunal de Koléa, puis aujourd'hui (vendredi ndlr) aux différents tribunaux de la capitale, pour apprendre à la fin qu'il a été mis sous mandat de dépôt. Nous n'aurons des informations sur les motifs de cette arrestation que dimanche», s'exprimait Me Bouchachi, dans une vidéo diffusée par le média électronique Maghreb Emergent, sur sa page Facebook. Cet avocat a considéré que le mode de cette arrestation, notamment le fait qu'il n'a pas été accordé à Karim Tabbou de donner signe de vie à sa famille, est contraire à la loi. Me Bouchachi a estimé qu'il est désolant qu'une pareille décision soit prononcée en moins de 24 heures d'une autre décision de justice prononçant la libération de ce militant. «Ce type d'agissement est une provocation prononcée et ne peut être que de connotation politique. Une décision qui n'honore point notre pays qui milite pour la liberté, l'Etat de droit et la démocratie», conclut-il. Pour rappel, Karim Tabbou a été interpellé le 11 septembre près de son domicile à Douéra, pour être mis en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Koléa pour «atteinte au moral des troupes» de l'armée, selon l'article 75 du code pénal. Parce que ces chefs d'accusation retenus contre lui ne constituaient pas un «crime», il a bénéficié d'une remise en liberté pour revenir en prison 14 heures après.