Le 53e mardi de la contestation estudiantine, le premier de l'an II du hirak, a été placé à Oran sous le thème du dégagisme. La centaine de manifestants, la plupart des étudiants venus particulièrement de l'USTO, ont égrené, hier, pendant leur marche hebdomadaire, les motifs de la colère citoyenne, appelant au départ du système et de ses représentants les plus importants. Les ex-partis de la coalition présidentielle, le chef de l'Etat, le Parlement sont ainsi voués aux gémonies et la foule de revendiquer leur départ. "Dégagez FLN, RND, Tebboune, barlamène…", ont scandé les manifestants. "La primauté du civil sur le militaire" a été le slogan populaire qui a été le plus souvent entendu. "Samôu, samôu ya ness, Abane khalla wsaya : dawla madania, machi aâskaria" (Ecoutez, écoutez, Abane a laissé une consigne, Etat civil et non militaire). "Joumhouria wellat malakia" (La République est devenue une monarchie). La foule a également repris les slogans chers au hirak en dénonçant le système : "Goulna el-îssaba trouh, ya hna ya ntouma, ntouma" (On a appelé au départ de la bande, ou c'est nous ou c'est vous, ce sera vous), "Dawha wlad lahram, yasqot ennidham" (Les salauds ont pillé le pays, à bas le système), "Klitou leblad, zawali mète, chakwa Lrabi Aâli" (Vous avez ruiné le pays, le pauvre crève et Dieu rendra justice). Une justice également évoquée par la foule : "Winek winek ya adala, Amine DZ dayer hala" (Où es-tu justice ? Amine DZ fait un tabac). La presse a aussi été vilipendée par les manifestants à travers une référence à la chaîne Ennahar "qanat ezzigou" (chaîne de caniveau). La légitimité du président de la République a été, encore une fois, remise en question par la foule. "Tebboune m'zawar", ont scandé les manifestants qui ont appelé à la recrudescence du mouvement de contestation : "Arah jay tasîid" et "N'har sabt kayen massira" (Une marche pour samedi).