Le 50e mardi de la contestation estudiantine à Oran a été fidèle à la tradition hebdomadaire avec la présence d'une centaine d'irréductibles, présents à chaque fois pour revendiquer le départ du système et appeler à un Etat civil. Hier, le mot d'ordre a été à la primauté du civil à travers les slogans phare du hirak : "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Chaâb metharrar, houa li qarrar" (Peuple libéré, c'est lui qui décide), "Chaâb yourid istiqlal" (Le peuple veut l'indépendance), "Yasqot ennidham" (À bas le système), a répété une foule estimée à un peu plus d'une centaine de manifestants déterminés à faire entendre leurs voix. On pouvait encore lire des banderoles déployées réitérant ces revendications citoyennes : "Derrière chaque Etat corrompu, un peuple endormi", "Le hirak est un devoir national" comme pour fustiger les indifférents et les sensibiliser sur la sacralité du mouvement de protestation. Les manifestants ont également appelé, comme chaque mardi, à l'indépendance de la justice et à la liberté de la presse, "Sahafa horra, âadala moustaqilla" ou encore "Win rahi el âadala, win rahou el qanoun ?". Encore une fois, le FLN "khawana" a été ciblé par les Oranais qui ont appelé à la libération des détenus, dont l'étudiante Oggadi Nour El-Houda. Ils ont fustigé la loi sur les hydrocarbures : "Yasqot qanoun el mahrouqat" et dénoncé le recours au gaz de schiste : "Ghaz sakhri dirouh fi Paris." Le président de la République en a eu aussi pour son grade, la foule rappelant son illégitimité : "Tebboune m'zawar." Et exigeant de connaître la destination de l'argent volé par les anciens responsables du pays. "Win el malayir ?" (Où sont passés les milliards ?), "Klawha wled lahram", "Klitou lebled ya l'khawana", ont scandé les manifestants en chœur. Défilant le long de l'itinéraire classique du hirak, empruntant la rue d'Arzew jusqu'au siège de la wilaya, la foule a repris les slogans phare de la révolution du sourire.