Quelque 23 P/APC sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa ont pris part à la réunion de concertation tenue, mardi après-midi, au siège de la wilaya, à l'initiative de la coordination des P/APC de la région. Au menu de cette rencontre, les contraintes administratives et les pressions subies quotidiennement par les élus locaux. Le premier point abordé par les P/APC est les restrictions budgétaires auxquelles font face les APC de la wilaya de Béjaïa, notamment en matière de PCD (plans communaux de développement) qui ont été réduits de moitié cette année. En effet, selon certains P/APC, le montant alloué pour chaque commune au titre de PCD de l'exercice en cours ne dépasse pas 20 millions de dinars, alors que celui de l'année précédente était de l'ordre de 40 millions de dinars. Pour les P/APC contestataires, ce montant de deux milliards de centimes est "dérisoire" par rapport aux besoins de leurs collectivités locales. Le P/APC RCD de Chemini, Madjid Ouddak, accuse ouvertement l'administration de la wilaya de "vouloir sanctionner les élus locaux pour avoir refusé de cautionner l'élection présidentielle du 12 décembre dernier". Son collègue d'Akfadou, Mohand Aklit, issu du même parti, partage la même vision, en qualifiant cette coupe budgétaire d'"acte de représailles" contre les P/APC ayant soutenu le hirak, notamment ceux de Kabylie, pour leur prise de position en faveur du rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre dernier. Afin de combler ce déficit budgétaire, la coordination des P/APC de la wilaya de Béjaïa préconise la création d'un fonds spécial pour les zones montagneuses, notamment de Kabylie, comme ce fut le cas pour la région des Hauts-Plateaux. Par ailleurs, certains P/APC ont tenu à dénoncer les pressions subies quotidiennement par les élus locaux qui n'adhèrent pas à la feuille de route du pouvoir. Ainsi, l'édile communal de Chemini dénonce "le recours au chantage du wali de Béjaïa" qui continue, selon lui, à bloquer les APC RCD, dont les P/APC refusent de recevoir les officiels dans leurs communes respectives. Parmi les blocages dont souffre sa commune, M. Ouddak cite le cas du projet de gaz naturel que les autorités de la wilaya refusent de réceptionner, pénalisant ainsi pas moins de 2 500 foyers de cette région montagneuse.