Dans le cadre de la commémoration du 31e anniversaire de la disparition de Mouloud Mammeri, des rencontres pédagogiques ont eu lieu dans des établissements scolaires, afin d'expliquer aux élèves l'œuvre et le parcours de l'"amusnaw". Les activités commémoratives du 31e anniversaire de la disparition de l'écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri, survenue le 26 février 1989 à Aïn Defla, se sont poursuivies durant ce week-end dans sa région natale Ath Yenni mais aussi à Tizi Ouzou. En effet, l'ACLJ (Association culturelle et de loisirs de jeunes) et la maison de jeunes Keddache-Ali de la même localité ont lancé le programme de rencontres pédagogiques à travers les établissements scolaires de la commune, avec comme objectif d'expliquer aux élèves l'œuvre et le parcours de Mammeri. Selon Hacène Metref, cadre à la maison de jeunes d'Ath Yenni et l'un des initiateurs de l'événement, ces activités pédagogiques "visent à expliquer l'œuvre et le parcours de Mammeri aux élèves". "Nous avons la volonté de rendre son œuvre accessible aux jeunes. Certes, c'est un travail complexe, mais nous avons le devoir de le réaliser et de faire en sorte que l'œuvre de Mammeri soit diffusée au maximum, surtout dans les écoles", a-t-il expliqué. Et d'ajouter : "Ces rencontres sur Mammeri à travers les écoles seront encore rééditées dans le futur." Dans le cadre de ces mêmes rencontres, le CEM et le lycée d'Ath Yenni ont reçu, jeudi, la visite, entre autres, du journaliste et écrivain Arezki Metref et de l'artiste peintre Denis Martinez, qui ont débattu avec les élèves de l'œuvre de Mammeri, cette œuvre que les initiateurs comptent ainsi extirper au folklore où certains cercles veulent l'engloutir. "L'intérêt de ces rencontres est d'expliquer l'œuvre d'un écrivain qui nous a aidés à nous retrouver nous-mêmes", a, d'emblée, souligné Arezki Metref. "Nous avons aussi débattu du vivre-ensemble, puisque Mammeri était l'un des militants du vivre-ensemble. Il avait toujours dit : ‘Je suis amazigh et respectez-moi en tant que tel'", a poursuivi l'écrivain. Pour sa part, Denis Martinez a estimé que rendre hommage à Mouloud Mammeri, c'est rendre hommage à toute la culture algérienne. "Il faut que la mémoire soit alimentée en permanence pour que ces jeunes-là ne soient pas déracinés culturellement, et à partir de là c'est toute la culture du pays qui va se développer", a affirmé l'artiste peintre. Et de poursuivre : "Il faut d'abord déclencher le plaisir de la lecture chez nos jeunes. Par exemple, Mammeri avait une ouverture pour la connaissance de la culture berbère en général. À partir de là, il a mis en évidence pas mal de choses, et ce sont ces réflexes culturels qu'il faut implanter dans la tête des gens." Il est à souligner qu'en plus de ces rencontres à travers les établissements scolaires, la maison de jeunes Keddache-Ali abrite depuis jeudi soir un salon du livre de trois jours dédié à la mémoire de l'anthropologue. À ce propos, Hacène Metref a précisé qu'"en plus des ventes de livres qui seront assurées par cinq maisons d'édition et des librairies spécialisées, nous avons aussi un programme composé de rencontres débats avec des écrivains autour de l'œuvre de Mammeri, des spectacles de théâtre et des lectures publiques avec accompagnement musical devant la statue de Mammeri".