"S'agit-il de la poursuite de la campagne orchestrée par la police politique contre le RCD ou bien est-ce pour nous faire payer le fait d'avoir permis au PAD d'organiser, à trois reprises, au siège du parti, ses activités publiques devant le refus injustifié du ministère de l'Intérieur ?" s'est interrogé le parti. Depuis quelque temps, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) fait l'objet d'une campagne de dénigrement et de harcèlement acharnée. Une campagne qui vise à faire taire le parti qui reste engagé dans le combat pour le changement radical du système, en accompagnant infailliblement le mouvement populaire du 22 février. À la fin de la semaine dernière, le RCD a été destinataire d'un courrier de l'administration des impôts lui réclamant des frais de loyer et des pénalités dont le montant donne le tournis. En effet, dans un courrier adressé au parti et rendu public par ce dernier, la recette communale des impôts d'El-Biar réclame plus de 10 millions de dinars de loyer au RCD. Dans sa correspondance, la recette des impôts a classé le siège du RCD local commercial. Une confusion troublante. La somme réclamée au parti représente, selon le document, plusieurs années de loyer impayées par le parti. En réponse à ce courrier, le RCD a estimé que "l'acharnement contre lui prend de l'ampleur et redouble d'ingéniosité dans les procédés". Le communiqué du RCD a précisé que "le 27 février 2020, le parti a été destinataire d'une correspondance émanant de la recette des impôts de la wilaya d'Alger, sommant le RCD de s'acquitter, sous huitaine, de la somme de dix millions neuf cent quarante-cinq mille dinars, soit plus d'un milliard de centimes". Le communiqué a ajouté, dans ce sens, que "dans la même missive, notre siège est désormais classé comme un local à usage commercial". "S'agit-il de la poursuite de la campagne orchestrée par la police politique contre le RCD ou bien est-ce pour nous faire payer le fait d'avoir permis au PAD d'organiser, à trois reprises, au siège du parti ses activités publiques devant le refus injustifié du ministère de l'Intérieur ?" s'est interrogé le parti, soulignant, toutefois, qu'"une chose est sûre, rien ne semble être un obstacle pour le pouvoir de fait, y compris la loi, pour nous faire payer notre autonomie et notre implication aux côtés des populations pour mettre fin à un régime qui, dans les faits, est condamné par ses propres pratiques". Refusant toute "soumission", le communiqué du RCD indique qu'"il faudra faire bien plus que cela pour pouvoir soumettre le RCD". Il faut rappeler que la campagne contre ce parti n'est pas tout à fait nouvelle. Son siège a été plusieurs fois assailli par les forces antiémeutes et ce, pratiquement chaque vendredi, journée de la grande manifestation hebdomadaire à Alger. Le 21 janvier dernier, le parti a révélé que le wali de la capitale a dépêché un officier de police au siège régional du RCD, dont l'objectif était de notifier aux responsables du parti que le siège "ne doit être utilisé que pour les affaires administratives". Dans sa réplique, le RCD avait souligné que "les sièges du parti, à quelque niveau que ce soit, sont ouverts aux citoyens pour discuter des problèmes du pays, organiser des réunions publiques et la solidarité entre tous les militants politiques et les citoyens qui combattent pour une autre alternative au système politique corrompu et corrupteur. Les pouvoirs publics savent par leurs agents qui encerclent nos sièges que nos bureaux n'abritent pas des délinquants ou des noceurs et que la première protection de nos bureaux est précisément l'œuvre du voisinage". Parallèlement à cela, une campagne médiatique des plus acharnées est menée, principalement par la chaîne de télévision El-Hayet, contre le RCD. Cette même chaîne TV avait informé, avant de demander des excuses, que les services de sécurité auraient arrêté un manifestant qui "transportait une quantité importante de psychotropes" qu'il devait "acheminer au siège du RCD à Alger". à noter qu'une campagne de solidarité avec le RCD s'est spontanément déclenchée sur les réseaux sociaux et parmi les militants. Ramdane Taâzibt, responsable au sein du PT et ancien député, a estimé dans un post publié sur sa page Facebook qu'il est "solidaire" avec le RCD, dénonçant, à l'occasion, une atteinte "au multipartisme" et à un "parti authentique".