Le Rassemblement national démocratique (RND), qui se prépare à un congrès extraordinaire les 18 et 19 mars prochain, tiendra, à partir d'aujourd'hui, sept congrès régionaux. Le congrès extraordinaire aura à pourvoir le poste de secrétaire général, assuré par un intérimaire, Azzedine Mihoubi, après l'incarcération d'Ahmed Ouyahia pour des faits présumés de corruption. Les participants aux sept congrès régionaux auront pour mission de "débattre et d'enrichir les résolutions du congrès extraordinaire" et de "présenter leurs avis et points de vue quant aux questions d'organisation et aux questions nationales ayant trait à la vie politique, socioéconomique et culturelle", indique un communiqué du RND. Cette activité organique s'inscrit aussi "dans le cadre du renforcement du débat démocratique dans les rangs du RND et de son souci d'adopter les avis et propositions de sa base dans les résolutions de son congrès extraordinaire qui aura lieu les 18 et 19 mars", ajoute la même source en précisant que le premier congrès aura lieu à Béchar et sera suivi successivement par ceux de Blida, de Sétif, d'Annaba, de Constantine, d'Oran et d'Ouargla. À moins d'une surprise, le congrès extraordinaire du RND devrait consacrer Azzedine Mihoubi au poste de secrétaire général du parti. Et ce, faute de concurrent sérieux, après qu'il s'est lui-même employé durant son intérim à neutraliser ses détracteurs au sein du conseil national. Le candidat malheureux à l'élection présidentielle du 12 décembre dernier a, en effet, actionné la commission de discipline du parti devant laquelle il a présenté des dossiers de quatre membres de la plus haute instance entre deux congrès du parti, qui ont été radiés définitivement des rangs du parti. Parmi les victimes de la purge, l'on citera l'ancien porte-parole du parti Seddik Chiheb, Amira Salim, députée de la diaspora Zone 3-Tunis et Hakim Berri. La même instance disciplinaire a, en outre, gelé l'adhésion d'un autre membre, Lyès Berchiche, pendant une année. Cette vague de purges fait suite, doit-on le rappeler, à une fronde menée par des redresseurs de la ligne tracée par Ouyahia, et qui s'est poursuivie même après son incarcération. Le secrétaire général par intérim du parti, Azzedine Mihoubi, est, lui ainsi que tout son staff, dans le collimateur d'un groupe de cadres du parti. Il leur est reproché de ne pas avoir pris au sérieux la nouvelle donne constituée par le hirak, et qui serait à l'origine du résultat catastrophique de la dernière élection présidentielle où le candidat Mihoubi s'est classé à l'avant-dernière place. Un groupe de cadres et militants du parti a, en effet, exigé de lui de présenter sa démission. S'ensuivra alors une cascade de sanctions contre ses détracteurs. Des sanctions par lesquelles Mihoubi entend se frayer un chemin vers la direction du parti.