"Les bâtiments de l'hôpital Mustapha-Pacha sont érigés de sorte à se transformer, en cas de besoin, en un grand site de confinement, compte tenu des moyens humains et matériels dont dispose la grande structure hospitalière de la capitale", a souligné le DG du CHU. Qu'en est-il de la situation des hôpitaux d'Alger après l'apparition des premiers cas de coronavirus ? Les structures hospitalières seraient-elles prêtes à prendre en charge d'éventuels cas si le processus endémique venait à se déclencher ? Comment les services de réanimation des hôpitaux sont-ils organisés pour accueillir des malades victimes du virus respiratoire ? Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a adressé, le 29 février dernier, des circulaires aux hôpitaux pour se préparer à faire face à une éventuelle propagation de l'épidémie. À en croire le directeur général du CHU Mustapha, Abdeslam Benana, son établissement, qui compte près de 60 services spécialisés, est prêt à une éventuelle situation exceptionnelle d'épidémie du coronavirus. "Tous les bâtiments de l'hôpital sont déjà mobilisés. Nous nous sommes conformés aux instructions du ministère de la Santé qui avait pris les dispositions nécessaires bien avant l'enregistrement du premier cas de coronavirus. Dans le cas d'une extrême urgence, tous les services de l'hôpital seront réquisitionnés. Les 1 600 lits que nous avons seront mis à la disposition des éventuels malades souffrant du coronavirus", rassure le patron du plus grand CHU du pays, qui ajoute que "les bâtiments de l'hôpital Mustapha-Pacha sont érigés de sorte à se transformer, en cas de besoin, en un grand site de confinement, compte tenu des moyens humains et matériels dont dispose la grande structure hospitalière de la capitale". Un circuit dédié aux éventuelles personnes atteintes du virus est mis en œuvre. Ce circuit de prise en charge du coronavirus sera mis au point à travers la prévention et l'éducation sanitaire des sujets en contact avec les cas enregistrés et confirmés. La prévention reste l'élément-clé pour juguler le risque de propagation du virus. Nous avons tous les moyens nécessaires pour gérer cette épidémie si elle venait à se répandre, expliquera-t-il encore. Et qu'en est-il de la prise en charge des cas compliqués lorsque le pronostic vital est engagé ? M. Benana soutiendra que l'hôpital dispose des services et des moyens dédiés à la réanimation, pour prodiguer des soins intensifs dans le cas de situations aggravées. "Les cas graves se manifestent généralement par une détresse respiratoire. Nous avons les solutions nécessaires dans les salles de réanimation pour aider le malade à respirer." Le CHU Mustapha ne disposant pas de service dédié aux maladies infectieuses. La prévention, élément-clé pour juguler le risque de propagation La région du Grand Alger et la wilaya de Blida comptent seulement trois établissements spécialisés de référence dédiés aux maladies infectieuses Il s'agit de l'hôpital militaire d'Aïn Naâdja, de l'EPH de Boufarik et de l'EPHS El-Kettar. L'effet coronavirus ne se fait pas fortement ressentir à El-Kettar, hôpital civil spécialisé en maladies infectieuses de la capitale. Les choses semblent se dérouler normalement. L'instruction du ministre de la Santé semble être respectée à la lettre par les responsables. Les portes des bâtiments A et C continuaient, hier, à accueillir des sujets ayant été en contact avec des cas de coronavirus. "Cinq personnes, membres d'une même famille, se sont présentées hier matin pour effectuer des prélèvements et être placées en isolement", nous confiera un aide-soignant. Il s'agit, selon nos sources, de proches de la quatrième femme contaminée à Blida, en l'occurrence la fille de la dame quinquagénaire de Blida et qui est mise en quarantaine à l'hôpital de Boufarik. Depuis la confirmation du cas de contamination du ressortissant italien, pas moins de 35 personnes d'Alger ayant été en contact avec lui ont subi des tests microbiologiques à El-Kettar. Ils ont été libérés dès que les résultats se sont avérés négatifs. Nous avons tenté de faire le point de la situation au CHU Issad-Hassani de Beni Messous. En vain. Le directeur de l'hôpital nous a longtemps fait attendre, hier en début d'après-midi, avant que sa secrétaire ne nous apprenne que ce dernier était rentré et qu'il ne comptait pas revenir.