La suppression du week-end universel en juin 1976 par feu Houari Boumediene constitue l'une des causes directes de l'agonie où est plongée l'Algérie. De plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer le retour au week-end universel, samedi et dimanche. La dernière en date émane de l'Union générale des travailleurs algériens ( Ugta). «Il faut tenir compte des pertes considérables causées à l'entreprise algérienne par l'actuel week-end qui constitue un des obstacles à la croissance économique», estime la Centrale syndicale dans une contribution au pacte national économique et social dont la rédaction a été destinataire d'une copie. Pour la Centrale syndicale, cette proposition a déjà été formulée au mois d'avril 1977 dans la proposition relative à la nécessité du retour au week-end universel faite au gouvernement d'alors. Il est bon de signaler que l'addition de notre week-end actuel avec le week-end des partenaires occidentaux débouche sur quatre jours fériés. Depuis que le pays a abandonné le système du week-end universel, il a perdu beaucoup d'argent, ont estimé récemment plusieurs opérateurs économiques et financiers. Une enquête avait démontré que l'Algérie enregistre, annuellement, un manque à gagner de l'ordre de 5 à 7% de ses recettes globales des exportations. Concernant le pacte économique et social, l'Ugta estime que sa mission est de réunir les meilleures conditions pour la réalisation, dans un cadre concerté et consensuel, des objectifs essentiels. «Le pacte national économique et social constitue sans aucun doute une étape cruciale dans l'histoire de l'Algérie et dans le dialogue économique et social entre les partenaires, il est considéré comme une réponse à la revendication à laquelle a appelé l'Ugta depuis plus d'une décennie», souligne la Centrale. Dans la première partie intitulée «Contribution préliminaire générale», l'Ugta estime que le pacte doit s'affirmer comme «un processus tout à la fois social, économique et culturel, un puissant moyen de régulation, un élément majeur d'avenir de paix et de réduction des déséquilibres et des inégalités». Aussi, l'ouverture du marché national sur l'extérieur induit de nouvelles recommandations. Dans ce sens le document souligne la nécessité pour tous les secteurs d'activité de connaître un renouveau. De ce fait il est d'une importance stratégique, essentielle de «promouvoir la mise à niveau, autrement dit une réorganisation des mécanismes relevant des structures économiques, d'accorder l'importance au progrès des sciences et de la technologie (...) et de la participation des salariés et des partenaires économiques et sociaux afin qu'ils puissent chercher à mieux concilier les rapports dans tous les domaines ( production, rentabilité, respect des législations...)», préconise le document en question. En outre les nouveaux défis attendant l'Algérie dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion de l'Algérie à l'OMC ne peuvent être relevés sans «un taux élevé de croissance économique et la construction d'une économie productrice de richesses». Ces défis ne peuvent être relevés qu'avec «l'approfondissement de la construction d'un Etat moderne ayant pour fondements la République et ses institutions démocratiques, et la consécration de la bonne gouvernance». Pour l'Ugta, le pacte doit contenir la nécessité d'élaborer un bilan objectif des réformes depuis leur lancement ainsi que la nécessité de tracer une politique économique et sociale claire. Pour ce faire, les rédacteurs estiment qu'il faut d'abord définir le rôle de l'Etat et les autres instruments, la place et le rôle des services publics et des entreprises dans le développement économique ainsi que le rôle du secteur privé et des PME/PMI. Le second volume est consacré aux propositions pour la relance de l'industrie. Dans ce chapitre plusieurs recommandations pouvant faciliter la relance du tissu industriel ont été avancées.