Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a déclaré hier que le dossier des disparus est “douloureux et très complexe”, assurant toutefois que cette question trouvera une solution dans le cadre du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale qui fera l'objet d'un référendum le 29 septembre prochain. “Les choses sont beaucoup plus complexes dans la question des disparus, et il serait difficile de se rapprocher de la réalité”, a indiqué Me Ksentini qui était l'invité de l'émission Kanaat (convictions) de la Chaîne I de la Radio nationale. Dans ce contexte, il a demandé aux familles des disparus de “faire des concessions” et de “partager leur douleur avec le peuple” en vue, a-t-il dit, de trouver une solution à cette problématique. Me Ksentini a mis l'accent sur les engagements pris par le président Bouteflika pour régler ce dossier, en insistant particulièrement, auprès des familles des disparus, sur la nécessité de “concéder une partie de leurs droits afin d'instaurer une véritable réconciliation nationale”. Après avoir rappelé les conditions de création de la commission qu'il préside, M. Ksentini a mis en avant l'existence d'“une volonté politique pour parvenir à des résultats concrets”. Néanmoins, a-t-il dit, “cela nécessite beaucoup de temps et de moyens”. Cette commission a présenté “un rapport détaillé au président de la République sur la question des disparus”, a-t-il indiqué, en rappelant que des propositions ont été faites à ce sujet, notamment pour la réhabilitation et l'indemnisation des familles des disparus. Au sujet de la manière dont a été traité le dossier des disparus, l'invité de l'émission a révélé avoir rencontré près de 6 000 familles concernées, dont “77% ont accepté d'être indemnisées”. S'agissant du nombre des disparus, M. Ksentini a avancé le chiffre de 6 646, précisant que les personnes qui ont été enlevées par des terroristes “sont comptées parmi les morts et non pas comme disparues”. Cependant, M. Ksentini a rejeté ce qu'il a qualifié d'“allégations” de certaines organisations de familles de disparus selon lesquelles “des agents de l'Etat seraient impliqués dans des cas de disparition”, invitant ces familles à fournir des preuves concrètes attestant de la véracité de ces accusations. “Certes, l'Etat a une responsabilité civile au sujet des disparus, mais il faut faire la part des choses, car il y a de faux disparus”, a ajouté M. Ksentini, qui a invité les familles concernées à faire confiance à la justice. M. Ksentini a exprimé dans ce sens la disponibilité de l'Etat à faire toute la lumière sur ce douloureux dossier. Par ailleurs, il a qualifié de “nouveau projet de société” le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, affirmant son “soutien et son adhésion totale” à la démarche prônée par le président Bouteflika. “C'est un projet qui apportera une nouvelle vision sur la situation en Algérie et permettra d'enclencher une nouvelle dynamique pour faire face aux défis socioéconomiques qui attendent notre pays”, a souligné M. Ksentini qui s'est dit confiant quant à une “issue heureuse” de la question des disparus dans “l'esprit de la réconciliation nationale”. APS