Le Cfda et SOS disparus s'étonnent de la présence de cette frange. La question des «faux disparus», revient ces derniers mois, dans le débat public. La polémique qui s'est installée entre les familles de disparus et la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, présidée par Me Ksentini, atteste de la délicatesse du dossier. En effet, réagissant aux déclarations de M.Abdelaziz Belkhadem qui évoquait l'existence de nombreux «faux disparus» qui se seraient réfugiés à Londres, le collectif des familles de disparus en Algérie et SOS disparus, dans un communiqué transmis à notre rédaction, se sont dit très étonnés par cette déclaration: «Le Cfda et SOS disparus s'étonnent de la présence de ces personnes qui se trouvent à l'étranger...», lit-on dans le communiqué. Dans ce contexte, les deux organisations demandent à l'Etat algérien de s'afficher clairement sur ce sujet, en exigeant de rendre publics les noms de ces personnes. «Ils seraient évidemment ravis qu'on communique cette liste», indique le communiqué. Toutefois, ces deux organisations affichent leur intérêt sur l'existence des «faux disparus» afin que «leurs familles puissent enfin y découvrir les noms et les coordonnées de leurs proches et ainsi obtenir la preuve de leur existence» estiment-ils. Selon le communiqué, cette démarche montre, en outre, la volonté réelle des autorités algériennes de régler le dossier des disparus de la tragédie nationale. Il est à rappeler que Me Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh), a exprimé dans un passé récent, la possibilité de voir le chiffre de 6 146 disparus revu à la baisse compte tenu de la présence de ces «faux disparus». Contacté par nos soins, Me Ksentini persiste et signe qu'il faut faire la distinction entre les vrais et les faux disparus, et que les familles de ces derniers ne seront pas prises en charge. «Il y a des vrais et des faux disparus. Ces derniers sont soit ceux qui ont gagné les maquis terroristes, soit ceux qui ont pris la fuite à l'étranger. Dans ces deux cas, on ne peut les considérer comme étant des disparus. Par conséquent, leurs familles ne seront pas prises en charge», précise-t-il. En outre, selon le rapport de la commission qu'il préside, «il y a au moins 111 personnes déclarées disparues qui ont réapparu par la suite sans que leurs familles les déclarent encore vivantes.». Afin d'apporter plus d'éclaircissements sur ce sujet, Me Ksentini déclare que «nous allons tirer au clair plusieurs cas de disparus qui ne sont en réalité que de faux disparus». S'exprimant sur les réactions du Cfda et SOS disparus, Me Ksentini souligne que ces dernières sont habituées à gonfler les chiffres des disparus.