Cette expertise sanitaire concernera également les voyageurs et autres touristes qui rentrent au pays par voie terrestre depuis des postes frontaliers. Outre le renforcement du dispositif de veille sanitaire mis en branle depuis l'apparition des premiers cas de contamination au coronavirus, les autorités sanitaires ont décidé d'élever le niveau d'alerte aux postes d'entrées, aussi bien terrestres, aériens que maritimes. Indépendamment du pays de provenance, les passagers à bord des vols internationaux seront soumis systématiquement à un contrôle sanitaire aux aéroports internationaux. Cette expertise sanitaire concernera également les voyageurs et autres touristes qui rentrent au pays par voie terrestre depuis des postes frontières. C'est ce qui ressort du point de presse sur l'évolution du Covid-19, animé ce jeudi par les membres de la cellule de crise du ministère de la Santé. Ainsi, le directeur général de la prévention, Djamel Fourar, a indiqué que cette nouvelle mesure, qui viendra renforcer le dispositif de surveillance mis en place aux points d'entrée au pays, est plus que nécessaire, voire obligatoire, parce que l'Algérie n'a pas enregistré jusque-là de foyer "autochtone" de contamination proprement dit. Les enquêtes épidémiologiques menées ont conclu que les personnes contrôlées positives au virus ont été infectées à partir des sujets porteurs sains venus de l'étranger. Autrement dit, la contagion a démarré d'un coronavirus "importé". Les premières investigations déclenchées au lendemain de l'enregistrement de quatre premiers cas atteints par la pathologie, originaires de Blida-Ville, ont d'ailleurs permis de suivre la traçabilité de la contagion. Un émigré octogénaire et sa fille, après avoir séjourné chez la famille qu'ils ont infectée, sont retournés en France. Après les quatre premières femmes contaminées, le virus incriminé continue sa progression intrafamiliale jusqu'à enregistrer au total 16 cas contrôlés positifs, dont une enfant âgée de 17 mois, petite-fille d'une femme, cinquantenaire, contaminée. Selon le bilan officiel, deux malades sont pris en charge à l'EPH de Boufarik, deux autres — une femme de 29 ans et sa fille de 17 mois — sont mis en quarantaine à l'hôpital El-Kettar. Les deux dernières personnes contrôlées positives, mercredi soir, sont placées sous surveillance médicale à Mascara. Ces dernières, qui se sont rendues à Blida à l'occasion de la célébration d'une naissance, ont contracté le virus durant la période du séjour de l'émigré. Tous les malades placés en confinement font partie des proches des deux premiers cas confirmés positifs, le 1er mars. La 17e personne infectée au coronavirus, selon le bilan officiel, n'est autre que le ressortissant italien âgé de 61 ans, ingénieur de son état, travaillant au sud du pays pour une compagnie pétrolière italienne. Ce dernier, qui a été contrôlé positif le 25 février dernier, a été transféré à Milan (Italie). Le rendez-vous de jeudi avec la presse a permis, sur un autre plan, de s'enquérir de l'état de santé des 16 cas contaminés hospitalisés et mis en isolement dans des structures hospitalières. "Les malades ne présentaient aucun symptôme de l'épidémie. Leur état de santé est satisfaisant et ne prête pas à inquiétude. Ils sont bien pris en charge, aussi bien ceux hospitalisés à El-Kettar que ceux à l'hôpital de Boufarik. Tous les malades ont bien réagi au traitement prescrit." À la faveur des enquêtes épidémiologiques déclenchées, pas moins de 49 sujets contacts ont été soumis à des tests microbiologiques. 43 cas suspects sont sous surveillance à l'établissement public hospitalier spécialisé (EPHS) L'hadi-Flici d'El-Kettar et 6 à la structure hospitalière (EPH) de Boufarik (Blida). "On a ramené tous les premiers contacts des premières contaminations et ce, pour contenir le virus en question", a rappelé le Dr Hammadi. De son côté, le président du comité national des experts de lutte contre la grippe, Mohamed Guerinik, a souligné que les autorités sanitaires ont bien réagi au risque sanitaire émergent. "Jusqu'à présent, on n'a pas eu de cas graves et compliqués. Nous sommes en train de bien gérer les cas enregistrés. Cela étant, l'Algérie risque tout de même de passer à la phase trois de la contagion."